Face aux obstacles d’insertion sur le marché du travail, les jeunes diplômés se laissent prendre par la création de leur propre entreprise. Dans ce contexte, Moez Lachneb, spécialiste en prototypage rapide dans le domaine des technologies médicales, à la tête de plusieurs startup dans le domaine de l’e-santé et rénovateur dans le monde de la thérapie à travers la technologie, révèle que sa startup «Remotion» représente un projet de plateforme d’évaluation et de rééducation thérapeutique pour les patients présentant un handicap fonctionnel, neurologique et/ou cognitif.
En effet, cette plateforme fonctionne à travers des jeux vidéo «Serious Games» à but thérapeutique utilisable en mode réalité virtuelle immersion simple (sans casque VR) ou immersion totale (avec casque VR) couplée avec un système de capture de mouvements, qui permet de retranscrire en temps réel les actions du patient dans le monde virtuel. «A la base d’une recherche académique effectuée au cours d’un PFE réalisé en binôme par moi-même et mon cofondateur Ahmed Nabli qui est ergothérapeute, j’ai eu l’idée de lancer cette plateforme.
Son rôle est de moderniser le monde de la rééducation thérapeutique en utilisant les nouvelles technologies. Sa mission est d’améliorer à la fois la qualité de traitement des patients et l’efficacité d’évaluation des thérapeutes. Pour faciliter la vie de nos clients, notre plateforme aide les thérapeutes à améliorer leurs séances avec des rapports objectifs et un suivi personnalisé», explique Moez Lachneb.
Un impact social important
Par ailleurs, M. Lachneb développe que cette plateforme offre le moyen aux patients de continuer leurs thérapies à la maison. «En conséquence, elle a un impact social qui touche les clients à besoins spécifiques auxquels on offre une solution de proximité qui leur permet de pratiquer leurs séances de thérapie à distance et avec un coût abordable. Notre solution offre une alternative aux thérapies traditionnelles et respecte les règles sanitaires post-covid-19, telles que la distanciation et la minimisation de contact», assure le spécialiste en prototypage.
Il poursuit : «Notre plateforme va permettre aux thérapeutes de continuer à exercer leurs thérapies même lors des situations de confinement». M. Lachneb mentionne également que le moment le plus marquant c’était quand on a publié le premier article scientifique dans une revue internationale spécialisée de renommée qui a validé notre protocole clinique, chose qui nous a ouvert le marché et a apporté un argument solide à notre approche marketing et communication auprès de nos clients.
Accompagnement d’étudiants
«Nous avons démarré en Tunisie pour faire nos «bêta tests» et nos premières ventes, puis on est allé explorer le marché français sur lequel on a créé une filiale et on a intégré un bio- incubateur à Lille qu’on a baptisé «Eurasanté», et qui va nous accélérer pour faciliter notre accès au marché européen. On se rapproche de nos clients grâce à des colloques scientifiques thématiques où sont réunis les thérapeutes et au cours desquels on expose notre solution, en offrant des versions de démonstration test gratuites. Suite à cela, nos clients nous rappellent pour intégrer notre solution dans leurs cabinets», assure-t-il. Il ajoute par ailleurs : «J’ai eu l’honneur d’accompagner au sein de mon entreprise plusieurs étudiants dans leurs projets de fin d’études et les assister pour lancer leurs propres projets. En effet, nous insistons toujours pour que nos stagiaires proposent des projets à la fois innovants et viables et on exige que le mémoire de fin d’études propose des projets à la fois innovants et viables, et qu’il soit accompagné indispensablement d’un mini-business plan.
Mon parcours académique pluridisciplinaire me permet d’étudier les projets d’un angle technique et managérial». L’impact positif que l’entreprise peut ramener, c’est l’apport en devises qu’on rapatrie. «L’utilisation de la réalité virtuelle, la réalité augmentée et l’intelligence artificielle vont faire en sorte qu’un monde parallèle au nôtre va voir le jour dans la prochaine décennie. Ce monde sera un complément virtuel pour combler le manque insatisfait du monde réel. Cela paraît de la science-fiction, mais avec les avancées technologiques rapides, cela va rentrer dans notre quotidien d’une manière plus fluide et plus véloce qu’on ne le pense», note Moez Lachneb.