Lee Kun-hee, le charismatique patron du groupe Samsung, plus important conglomérat sud-coréen, est décédé dimanche à l’âge de 78 ans, six ans après avoir été hospitalisé suite à une crise cardiaque.
Ses proches, dont son fils Jay Y. Lee, vice-président du groupe, se trouvaient à ses côtés, a indiqué Samsung dans un communiqué.
Lee Kun-hee a contribué à faire de l’entreprise familiale de son père Lee Byung-chull une puissance industrielle disposant d’actifs valant quelque 375 milliards de dollars, avec des dizaines de filiales dans un éventail de domaines – électronique, assurance, bâtiment…
“Il était une personnalité tellement symbolique de l’ascension spectaculaire de la Corée du Sud et de la manière dont la Corée du Sud a embrassé la globalisation, que de nombreux Sud-Coréens se souviendront de sa mort”, a déclaré Chung Sun-sup, directeur de la société de recherche Chaebul.com.
Le décès de Lee, l’homme le plus riche du pays avec une fortune estimée par Forbes à 20,9 milliards de dollars, est de nature à alimenter l’intérêt des investisseurs sur une possible restructuration de Samsung et le sort des parts de Lee dans plusieurs entreprises du groupe, dont Samsung Electronics.
Jay Y. Lee contrôle de facto le conglomérat depuis 2014. Il a été emprisonné pour son rôle dans un scandale de corruption ayant provoqué la destitution de l’ancienne présidente Park Geun-hye, affaire pour laquelle il doit être à nouveau jugé. Il fait aussi l’objet d’une procédure judiciaire distincte pour des accusations de fraude.
“Le président Lee était un vrai visionnaire qui a transformé une entreprise locale en plus grand innovateur mondial et puissance industrielle”, a dit Samsung, mettant en avant la transformation du management du groupe initiée en 1993 par Lee.
“Son héritage sera éternel”, a ajouté le groupe dans le communiqué.
Sous la houlette de Lee Kun-hee, Samsung est devenu bien plus qu’un simple fabriquant de téléviseurs de milieu de gamme, s’imposant comme la plus importante entreprise technologique au monde en termes de revenus – devant les japonais Sony, Sharp et Panasonic – et mettant fin au règne d’Apple sur le marché des smartphone.