Huawei Technologies discute avec Digital China Group et d’autres candidats d’une cession des actifs de sa division de smartphones Honor dans le cadre d’une opération qui pourrait atteindre 25 milliards de yuans (3,15 milliards d’euros), a appris Reuters de sources au fait du dossier.
Le géant chinois, premier équipementier télécoms au monde et deuxième fabricant mondial de smartphones, fait face à des sanctions américaines et a décidé de se réorganiser en se concentrant sur le haut de gamme dans les téléphones, précisent les sources.
Il va ainsi donner la priorité aux smartphones de marque Huawei alors que la gamme Honor s’adresse davantage aux jeunes et aux personnes à la recherche d’un modèle bon marché.
Sur les 55,8 millions de smartphones vendus par Huawei au deuxième trimestre de cette année, 26% étaient de marque Honor, soit 14,6 millions d’exemplaires, selon les données du cabinet d’études Canalys.
Huawei n’a pas encore identifié de manière définitive les actifs qu’il compte céder mais ceux-ci pourraient inclure la marque Honor, la branche recherche et développement et l’activité de gestion de la chaîne d’approvisionnement, ont indiqué deux des sources.
L’opération pourrait s’effectuer entièrement en numéraire, dans une fourchette de prix allant de 15 à 25 milliards de yuans, selon l’une des sources.
Digital China, le principal distributeur des téléphones Honor, est considéré comme favori, mais d’autres candidats comme le groupe chinois d’électronique TCL et le fabricant de smartphones Xiaomi sont à l’affût, ont noté les sources.
Sollicités, Huawei et TCL n’ont souhaité faire aucun commentaire. Digital China et Xiaomi pour leur part n’ont pas répondu dans l’immédiat.
La marque Honor a été créée par Huawei en 2013, mais l’entreprise opère en grande partie indépendamment de sa maison mère.
Kuo Ming-chi, analyste chez TF International Securities, estime qu’une vente par Huawei des actifs de Honor serait une opération gagnante pour la marque de smartphone comme pour ses fournisseurs et pour le secteur chinois de l’électronique.
“Si Honor est indépendant de Huawei, ses achats de composants ne seront plus soumis aux règles américaines qui frappent Huawei”, explique-t-il dans une note diffusée la semaine dernière. “Cela aidera l’activité smartphone de Honor et les fournisseurs.”
Washington tente depuis l’an dernier de convaincre ses alliés d’exclure Huawei de la 5G en arguant du fait que ses équipements pourraient faciliter les activités d’espionnage chinoises, ce que Huawei conteste. L’administration Trump a en outre décidé en mai de restreindre les livraisons de semi-conducteurs au groupe chinois.