Intel a annoncé jeudi des résultats pour le quatrième trimestre supérieurs aux attentes, dépassant les prévisions des analystes. Le géant des semi-conducteurs a enregistré un chiffre d’affaires de 14,26 milliards de dollars, en baisse de 7 % par rapport à l’année précédente, mais supérieur au consensus de 13,81 milliards de dollars établi par les analystes.
Cette performance a permis à l’action Intel de progresser de 1,5 % lors des échanges boursiers après la clôture. Cependant, malgré ce sursaut, le titre de la firme basée à Santa Clara, en Californie, a perdu près de 60 % de sa valeur en 2023, témoignant des difficultés persistantes auxquelles l’entreprise est confrontée.
Un avenir incertain pour le premier trimestre
Pour le trimestre en cours, Intel s’attend à un chiffre d’affaires compris entre 11,7 milliards et 12,7 milliards de dollars, ce qui est inférieur aux attentes du marché. En effet, les analystes anticipaient en moyenne un montant de 12,87 milliards de dollars, selon les données de LSEG.
Cette prévision prudente s’explique par une demande atone pour les puces traditionnelles d’Intel, alors que les entreprises investissent massivement dans des processeurs plus performants dédiés à l’intelligence artificielle (IA) générative. Cette tendance représente un défi majeur pour Intel, qui peine à suivre le rythme imposé par ses concurrents dans la course aux semi-conducteurs de nouvelle génération.
Un marché des semi-conducteurs en pleine mutation
Le co-directeur général par intérim et directeur financier du groupe, David Zinsner, a précisé que cette anticipation d’un ralentissement s’appuie sur une « saisonnalité normale » ainsi que sur les incertitudes liées à d’éventuelles nouvelles taxes douanières imposées par l’administration américaine. Ces facteurs pourraient freiner davantage la reprise d’Intel sur un marché où la concurrence est de plus en plus féroce.
En conséquence, le groupe prévoit un bénéfice ajusté par action neutre au premier trimestre, alors que les analystes tablaient sur un bénéfice ajusté de 9 cents par action. Cette annonce a ajouté aux inquiétudes des investisseurs quant à la capacité d’Intel à retrouver sa compétitivité face aux géants du secteur.
Une transition stratégique en cours
La récente éviction du directeur général Pat Gelsinger a accentué l’incertitude autour de la stratégie d’Intel. Michelle Johnston Holthaus, co-directrice générale par intérim, a toutefois tenu à rassurer les investisseurs en déclarant que le processus de recrutement d’un nouveau dirigeant « avance » et que l’entreprise sait « exactement ce qu'[elle doit] faire » jusqu’à la nomination officielle d’un successeur.
Alors qu’Intel tente de redresser la barre et de retrouver sa place dans l’industrie des semi-conducteurs, les prochains mois s’annoncent cruciaux. Le défi pour l’entreprise sera de s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et de regagner la confiance des investisseurs dans un marché en pleine transformation.