IBM a surpassé les attentes des analystes pour le troisième trimestre, principalement grâce à la performance exceptionnelle de son segment logiciel, caractérisé par des marges élevées. Selon les résultats publiés mercredi, cette réussite est en grande partie due à une demande soutenue des entreprises pour des solutions d’infrastructure « cloud », un domaine qui a été particulièrement stimulé par l’essor de l’intelligence artificielle (IA).
Le segment des logiciels d’IBM a enregistré sa plus forte croissance en trois ans, une performance qui reflète l’intérêt croissant des entreprises pour des technologies permettant d’optimiser leurs opérations dans un environnement de plus en plus axé sur l’IA. Cette évolution a été un moteur de la performance globale d’IBM, en particulier dans un contexte où les marges des logiciels sont généralement plus élevées que dans d’autres segments. Cette tendance a permis à IBM de compenser en partie les faiblesses observées dans d’autres secteurs de ses activités.
Pour le troisième trimestre, IBM a rapporté un bénéfice ajusté de 2,30 dollars par action, dépassant ainsi les prévisions des analystes, qui tablaient sur un bénéfice moyen de 2,23 dollars par action, selon des données compilées par LSEG. Ce résultat montre que l’entreprise parvient à bien naviguer dans un contexte macroéconomique complexe, marqué par une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse et des tensions géopolitiques qui affectent le climat des affaires à l’échelle mondiale.
En termes d’IA, l’AI Book of Business d’IBM, une mesure qui combine les réservations et les ventes réelles pour divers produits liés à l’intelligence artificielle, a atteint 3 milliards de dollars au troisième trimestre. Cette performance représente une hausse significative de 1 milliard de dollars par rapport au trimestre précédent, ce qui illustre l’importance croissante de l’IA dans la stratégie d’IBM et la forte demande pour ces technologies de la part des entreprises.
Le chiffre d’affaires des activités de conseil d’IBM a, en revanche, stagné, avec une légère baisse de 0,5 % par rapport à l’année précédente, atteignant 5,15 milliards de dollars, contre des prévisions de 5,24 milliards de dollars. Cette relative faiblesse a été attribuée par le directeur financier d’IBM, James Kavanaugh, à plusieurs facteurs externes, notamment l’inflation, les taux d’intérêt élevés, ainsi que les tensions géopolitiques. Kavanaugh a souligné que ces éléments représentaient des défis temporaires, suggérant une possible amélioration à long terme.
Le secteur des logiciels a enregistré une croissance impressionnante de près de 10 %, atteignant 6,52 milliards de dollars au cours du trimestre, dépassant ainsi les estimations du marché, qui prévoyaient un chiffre d’affaires de 6,37 milliards de dollars. Cette augmentation est en partie attribuable à la demande croissante pour les services cloud et l’IA, deux axes stratégiques sur lesquels IBM mise de plus en plus pour maintenir sa position concurrentielle.
Toutefois, IBM n’a pas été en mesure de compenser les pertes dans son segment d’infrastructure, qui inclut les systèmes mainframes, un domaine en déclin qui a pesé sur les résultats globaux. Le chiffre d’affaires total n’a progressé que de 1 % par rapport à l’année précédente, atteignant 14,97 milliards de dollars, légèrement en deçà des attentes des analystes, qui tablaient sur un chiffre d’affaires de 15,07 milliards de dollars. Cela met en évidence les défis auxquels IBM fait face pour équilibrer la croissance dans ses segments en expansion, tels que les logiciels, avec le déclin de ses activités plus traditionnelles comme les infrastructures.
Dans l’ensemble, ces résultats montrent qu’IBM parvient à tirer parti des opportunités offertes par l’IA et le cloud pour renforcer ses activités, malgré des vents contraires dans d’autres secteurs. Toutefois, pour maintenir une croissance durable, l’entreprise devra probablement s’efforcer d’accélérer la transformation de ses activités historiques et de continuer à innover dans les segments à forte croissance.