Meta, anciennement Facebook, est sous le feu des critiques suite à des modifications de sa politique de confidentialité qui pourraient permettre à l’entreprise d’utiliser sans consentement les données personnelles des utilisateurs pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle (IA). Cette pratique a déclenché 11 plaintes auprès des autorités européennes de protection de la vie privée, accusant Meta de violer le RGPD (Règlement général sur la protection des données).
Des années de données personnelles en jeu
L’association de défense de la vie privée NOYB craint que Meta puisse exploiter des années d’historique d’activités sur les réseaux sociaux, y compris des messages privés, des photos et des données de navigation, pour alimenter ses systèmes d’IA. Cette pratique soulève des inquiétudes majeures quant au respect de la vie privée des utilisateurs et à la transparence autour de l’utilisation de leurs données.
Meta invoque un « intérêt légitime » contesté
Meta justifie sa démarche en invoquant un « intérêt légitime » à utiliser les données des utilisateurs pour développer ses technologies d’IA, y compris les modèles génératifs et d’autres outils susceptibles d’être partagés avec des tiers. Cependant, cette justification est vivement contestée par les défenseurs de la vie privée, qui font référence à une décision antérieure de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) invalidant l’utilisation d’un « intérêt légitime » pour outrepasser le droit des utilisateurs à la protection des données dans le contexte de la publicité ciblée.
Des mesures urgentes demandées
NOYB a exhorté les autorités de protection des données de 11 pays européens à lancer des enquêtes urgentes et à prendre des mesures contre Meta en raison du caractère imminent des changements prévus dans sa politique de confidentialité. L’organisation souligne également la complexité des options de retrait proposées aux utilisateurs, rendant difficile pour eux de s’opposer à l’utilisation de leurs données.
Vers un bras de fer juridique ?
Cette affaire pourrait déboucher sur un nouveau bras de fer juridique entre Meta et les autorités européennes de protection de la vie privée. La décision de la CJUE sur l’intérêt légitime et les plaintes déposées par NOYB pourraient contraindre Meta à revoir ses pratiques de collecte et d’utilisation des données personnelles pour l’entraînement de ses modèles d’IA.
En résumé
- Meta est accusé d’enfreindre le RGPD en utilisant des données personnelles pour l’IA sans consentement explicite.
- Onze plaintes ont été déposées auprès des autorités européennes de protection de la vie privée.
- L’utilisation d’années d’historique d’activités sur les réseaux sociaux suscite des inquiétudes.
- Meta invoque un « intérêt légitime » contesté.
- Des mesures urgentes sont demandées pour stopper la mise en œuvre des changements de politique.
- Un nouveau bras de fer juridique est possible.