Microsoft va dissocier son application de messagerie et de vidéo Teams de sa suite Office afin de permettre aux consommateurs le choix des produits qu’ils souhaitent inclure, a déclaré la société américaine jeudi.
L’objectif est d’éviter une éventuelle amende de l’Union européenne (UE), qui a ouvert une enquête formelle le mois dernier afin de déterminer si le géant américain de la « tech » a enfreint les règles de la concurrence en liant ces deux produits. Cette décision était survenue à la suite d’une plainte déposée en 2020 par Slack, une application de messagerie à usage professionnel détenue par Salesforce.
Les concessions préliminaires de Microsoft n’ont pas répondu aux préoccupations. L’autorité de concurrence de l’UE a déclaré jeudi qu’elle prenait note de l’annonce de l’entreprise et s’est refusée à tout autre commentaire.
L’enjeu est de taille pour Microsoft. La société a accumulé 2,2 milliards d’euros d’amendes de l’UE au cours de la dernière décennie pour avoir lié ou regroupé deux produits ou plus. Le groupe a depuis lors cherché à adopter une approche plus conciliante avec les régulateurs.
« Aujourd’hui, nous annonçons des changements proactifs qui, nous l’espérons, commenceront à répondre à ces préoccupations de manière significative, même si l’enquête de la Commission européenne se poursuit et que nous coopérons avec elle », a déclaré Nanna-Louise Linde, vice-présidente de Microsoft chargée des affaires gouvernementales européennes, dans un billet de blog.
Office sans Teams sera vendu à un prix inférieur, soit 2 euros de moins par mois ou 24 euros par an aux entreprises clientes de Microsoft, qui représentent la majeure partie des activités commerciales de l’entreprise en Europe.
Les nouvelles entreprises clientes pourront acheter Teams de manière autonome et séparée pour 5 euros par mois ou 60 euros par an, tandis que les entreprises clientes existantes et disposant déjà d’une suite avec Teams pourront choisir de conserver l’application ou de passer à une suite sans Teams.
Ces changements entreront en vigueur le 1er octobre dans les pays de l’Union européenne et en Suisse.
De nouvelles ressources d’assistance seront mises en place pour aider les clients et les développeurs de logiciels indépendants souhaitant supprimer des données de Teams et les utiliser dans un autre produit.
Microsoft développera également une nouvelle méthode d’hébergement des applications web Office au sein d’applications et de services concurrents, à l’instar de ce qu’elle fait avec Teams.