Selon The Register, des malfaiteurs utilisent l’intelligence artificielle pour créer de fausses images à caractère sexuel, qu’ils emploient ensuite dans des systèmes de sextorsion.
Dans ce type d’escroquerie, les criminels volent des images intimes – ou convainquent leurs victimes de les partager – avant d’exiger des paiements pour empêcher leur diffusion à grande échelle.
Désormais, les escrocs accèdent à des images anodines et accessibles au public à partir de sites de réseaux sociaux ou d’autres sources et utilisent des techniques d’intelligence artificielle pour créer des vidéos ou des images explicites, puis réclament de l’argent, même si le matériel n’est pas réel.
Le FBI a publié cette semaine un avis sur cette menace, invitant les gens à être prudents lorsqu’ils publient ou envoient des images d’eux-mêmes, ou des informations d’identification, sur les médias sociaux, les applications de rencontre ou d’autres sites en ligne.
Benoit Grunemwald- Expert en Cybersécurité chez ESET France réagit :
« Les « deepfakes » ont récemment connu un regain d’intérêt, grâce à l’innovation et à la disponibilité d’outils alimentés par l’IA permettant de modifier tout type d’image, de vidéo et de son. Cette technologie a été principalement utilisée par les États-nations dans des scénarios de guerre, mais elle est récemment devenue accessible à presque tout le monde. Il y a environ cinq ans, il était encore facile de repérer les vidéos et les images truquées, mais cela est devenu de plus en plus difficile au fil du temps.
Dans le passé, les « deepfakes » étaient surtout utilisés pour attaquer des cibles de grande valeur, telles que des hommes politiques ou de grandes entreprises dans le cadre d’attaques de type « CEO-fraud », car la création de faux était relativement coûteuse. La situation a radicalement changé. L’IA peut utiliser des données librement accessibles, par exemple celles des comptes de réseaux sociaux de n’importe qui, et créer des médias hyperréalistes mais menaçants qui peuvent être utilisés pour faire chanter Monsieur et Madame Tout-le-monde.
Il est donc essentiel de renforcer les mesures de base en matière de protection de la vie privée, telles que le verrouillage des profils de réseaux sociaux en mode « privé », et d’appliquer un processus de réflexion approfondi avant de publier tout contenu dans le monde ouvert. Il est conseillé aux parents de parler à leurs adolescents des dangers potentiels associés aux attaques de « revenge porn » par le biais de « deepfakes » et aux grands-parents de savoir comment réagir aux appels téléphoniques et aux messages falsifiés. »