La Réserve fédérale, dont les annonces sont particulièrement attendues par les marchés, doit gérer un scénario de hausse des taux qui lui convient sur le moyen terme mais pourrait lui poser des problèmes à court terme, dit-on chez Allianz Global Investors.
Après avoir entendu la semaine dernière la Banque centrale européenne (BCE) annoncer une accélération de ses achats de titres sur les marchés, des opérateurs nerveux attendent ce que dira mercredi la banque centrale américaine à l’issue de sa réunion de politique monétaire.
Si elle provoque des remous sur les marchés, la hausse des rendements des emprunts d’Etat américains est le scénario idéal pour la Fed sur le moyen terme, écrit Franck Dixmier, directeur des investissements obligataires chez AllianzGI, dans une note publiée lundi.
« Pour le moment, tout va bien », écrit-il. « La hausse récente des taux a été très bien absorbée par les marchés. Les actions progressent, le marché du crédit reste bien orienté et les anticipations d’inflation restent contenues.
« Nous n’anticipons pas d’annonce de réduction des achats avant probablement la fin de cette année, pour une mise en oeuvre effective en 2022. Mais il est évident que des taux longs plus élevés, donc plus compatibles avec une politique monétaire moins accommodante à l’avenir, sont plutôt bienvenus pour une banque centrale très soucieuse de la stabilité financière. »
Le court terme est plus délicat à gérer et un emballement sur les taux entraînant un durcissement des conditions financières à un moment où la Fed est encore loin d’atteindre ses objectifs en matière de plein emploi et de stabilité des prix pourrait conduire la banque centrale à intervenir, ajoute-t-il.
« Tout est donc une question de mesure », prolonge Franck Dixmier. « Il est fort probable que la Fed indique aux marchés qu’elle ne tolèrerait pas une hausse trop rapide et trop forte des taux et qu’elle dispose de toute la panoplie nécessaire à contrer ces développements, restant ainsi fidèle à sa ligne de conduite, selon laquelle il y a moins de risque à en faire plus qu’à en faire moins. »
Une telle posture pourrait limiter pour un temps la tendance haussière sur les taux sans interrompre une tendance portée par les anticipations d’une croissance économique forte sur les deux prochaines années, ajoute-t-il en disant s’attendre à la poursuite de la volatilité sur les marchés obligataires.