Xiaomi a fortement progressé mardi en Bourse après le lancement la semaine dernière par le fabricant chinois de smartphones d’un véhicule électrique sportif qui a suscité un vif intérêt.
A la Bourse de Hong Kong, Xiaomi a fini sur un gain de 8,97% à 16,28 dollars de Hong Kong, augmentant la capitalisation boursière du groupe de quatre milliards de dollars.
Le titre a pris en séance jusqu’à 16%, permettant alors à Xiaomi de dégager une capitalisation boursière totale de 55 milliards de dollars, soit plus que celle de General Motors (52,4 milliards) ou Ford (53,1 milliards de dollars).
Il s’agit de la première réaction en Bourse sur le titre de Xiaomi depuis le lancement jeudi du premier véhicule électrique du groupe, qui s’inspire d’un modèle de chez Porsche, les marchés financiers étant restés fermés vendredi et lundi à Hong Kong.
Alors que Xiaomi réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires de 37,5 milliards de dollars de la vente de smartphones, selon les analystes de Citi Research, le groupe chinois devrait perdre près de 10.000 dollars par voiture vendue cette année.
Le SU7 de Xiaomi – abréviation de Speed Ultra 7 – a fait son entrée sur le marché chinois à un prix qui a attiré l’attention: moins de 30.000 dollars pour le modèle de base, un tarif nettement plus abordable que celui du Model 3 de Tesla en Chine par exemple.
Même si le marché chinois, le premier au monde pour l’automobile, constitue un défi de taille pour les nouveaux venus en raison de la guerre des prix qui sévit dans les véhicules électriques et du ralentissement de la demande, les analystes restent confiants pour Xiaomi. Selon eux, le groupe chinois dispose de plus de liquidités que la plupart des start-up spécialisées dans le véhicule électrique, tandis que son expertise en matière de smartphones lui confère un avantage au niveau du tableau de bord du véhicule, une caractéristique prisée par les consommateurs chinois.
QUATRE À SEPT MOIS D’ATTENTE
Xiaomi a prévenu les acquéreurs potentiels de sa berline sportive qu’ils pourraient devoir attendre quatre à sept mois avant la réception du véhicule, signe d’une forte demande.
Le groupe a demandé à ses fournisseurs d’accroître la capacité de production mensuelle du SU7 à 10.000 unités, contre 3.000 initialement prévu en mars et 6.000 en mai, a rapporté le média financier chinois Yicai, citant des sources.
Xiaomi n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire sur ce sujet.
Le groupe a précisé vendredi avoir reçu 88.898 précommandes pour son véhicule au cours des 24 premières heures de son lancement.
Xiaomi a déjà produit 5.000 exemplaires d’une version baptisée « édition des fondateurs » et qui, selon le groupe, sont dotés d’accessoires supplémentaires pour les premiers acquéreurs.
Le fondateur et directeur général de Xiaomi, Lei Jun, a déclaré mardi que les livraisons de ce premier lot commenceraient mercredi dans 28 villes chinoises et seraient marquées par une cérémonie dans l’usine du groupe à Pékin.
Xiaomi a dit s’attendre à perdre de l’argent avec le SU7 et certains analystes prévoient que cette perte sera substantielle.
Les analystes de Citi Research écrivent dans une note publiée mardi: « Nous maintenons notre point de vue prudent selon lequel, en fin de compte, tout le monde pourrait être perdant » dans le segment des 200.000 à 300.000 yuans (27.649,90 dollars à 41.474,85 dollars, soit 25.743-38.616 euros).
Sur la base d’un volume prévu de 60.000 unités cette année, Citi estime que le SU7 pourrait générer une perte nette de 4,1 milliards de yuans (566,82 millions de dollars), soit en moyenne 68.000 yuans (9.400,96 dollars) par voiture.