La croissance devrait ralentir à 6,3% en 2018 et à 5,8% en 2019. La consommation privée, soutenue par la hausse des revenus disponibles, devrait rester le principal moteur de la croissance. L’investissement manufacturier resterait faible en raison des contraintes environnementales plus strictes et des réductions des capacités de production. L’investissement immobilier serait pénalisé par le resserrement des mesures prudentielles dans plusieurs villes. L’investissement en infrastructures devrait toutefois rester soutenu. Les exportations ralentiraient en ligne avec le tassement de la demande mondiale.
L’inflation devrait rester autour de 2,5% dans les deux prochaines années, principalement tirée par les prix alimentaires avec la progression de la consommation. Comme réitéré lors du 19è Congrès en octobre 2017, le ralentissement de l’endettement de l’économie reste la priorité des autorités. Le contrôle macro prudentiel et la politique monétaire en seront les deux piliers. La People’s Bank of China devra arbitrer entre: (i) resserrement monétaire pour accompagner le ralentissement de l’endettement de l’économie et (ii) et assouplissement monétaire plus ciblé (comme la baisse du taux de réserve obligatoire pour les prêts aux SMEs et au secteur agricole qui prendra effet en janvier 2018). Dans ce contexte, le succès du ralentissement de l’endettement n’est pas assuré. La politique budgétaire devrait rester expansionniste mais dans une moindre mesure que celle associée au stimulus de 2016-2017.
Les risques baissiers qui mettraient en péril la trajectoire de croissance comprennent: (i) sur le plan interne: un ralentissement trop brutal de l’investissement et un resserrement prudentiel trop fort entraînant des tensions sur la liquidité et des risques de faillite, notamment, pour les plus petites banques; (ii) sur le plan externe: une montée du protectionnisme américain et une reprise des fuites de capitaux en cas de hausse plus forte que prévue des taux américains.