La vigueur de la reprise économique est en train de s’atténuer. Un retour prudent des mesures de soutien à la croissance viendra compenser la perturbation liée au resurgissement des infections Covid19 et le frein dû à la normalisation du stimulus précédent. La croissance reviendra progressivement sur sa tendance de long terme dans les années suivantes, c’est-à-dire à un niveau inférieur à la période pré-Covid19.
Malgré une campagne de vaccination avancée (1,4 doses injectées par habitant), la Chine continue d’appliquer la stratégie dite « zéro Covid19 ». Ainsi, de stricts contrôles sont maintenus en place à la frontière et dès l’apparition des premiers cas domestiques. L’ampleur des contaminations est vite circonscrite mais des perturbations de la vie économique sont inévitables même si elles sont de courte durée.
De plus, l’impact du désendettement (entamé dès le T4 20) commence à se matérialiser. À cela s’ajoute une marge compressée des entreprises de petite et moyenne taille due à la montée des prix de production accompagnée d’une absence d’inflation des biens à la consommation.
Dans ce contexte de risque de ralentissement croissant, un retour des mesures de soutien se dessine.
La banque centrale a abaissé le taux de réserves obligatoires de 50pb en juillet sans changer de tonalité sur la conduite de la politique monétaire. Il s’agit pourtant d’un premier signe mettant en avant une politique pro-croissance versus une politique visant à réduire le risque lié à l’endettement.
Les décideurs du policy-mix ne souhaitent pas envoyer de signal fort sur une éventuelle relance. Dans les faits, peu d’annonces de mesures seraient attendues alors que le soutien peut s’intensifier.
Du côté monétaire, le taux de financement interbancaire étant déjà faible, la croissance du crédit est contrainte par les directives sectorielles. Ces dernières auront un impact plus significatif sur la croissance du crédit et elles peuvent être manoeuvrées avec ou sans communication publique. Un relâchement relatif des restrictions de prêt concernant par exemple les plateformes de financement des gouvernements locaux serait une possibilité.
Du côté fiscal, la frugalité du S1 va permettre une plus grande marge de manoeuvre au S2. Les collectivités locales sont dotées d’un quota de 3650 milliards de yuans pour émettre des obligations spéciales finançant principalement l’investissement en infrastructure. Durant le S1, seul un tiers du quota a été utilisé. Ce qui laisse des possibilités de relance sans mesures supplémentaires.
Cependant, passer à des mesures plus expansionnistes implique un endettement plus lourd aux collectivités locales au sens large alors que réduire leur risque lié à leurs dettes est aussi une priorité. Prise dans un dilemme, la politique de soutien devrait être prudente. Ce qui permettrait d’éviter un ralentissement trop fort et un surcroît de dettes. Le fait qu’aucune mesure de relance n’ai été annoncée à ce stade corrobore notre hypothèse de travail.