La plupart des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont exprimé en janvier leur préoccupation à l’égard du risque de baisser prématurément les taux d’intérêt, s’interrogeant sur la durée pendant laquelle les coûts d’emprunt devaient rester élevés, montrent les « minutes » publiées mercredi.
« Les participants ont mis en exergue l’incertitude liée à la durée pendant laquelle une politique monétaire stricte doit être maintenue » pour revenir à une inflation s’inscrivant dans l’objectif de 2% de la Fed, est-il écrit dans le compte-rendu de la réunion des 30 et 31 janvier.
Alors que « la plupart des participants ont noté les risques de décider trop rapidement d’assouplir la politique monétaire », seuls deux des responsables de la banque centrale américaine ont noté les « risques » pour l’économie de maintenir « trop longtemps « une position stricte.
De « manière générale », les responsables de la Fed sont convenus qu’ils ont besoin de « davantage de confiance » dans le repli de l’inflation avant d’envisager de baisser les taux, indiquent les ‘minutes’, semblant insister sur une approche prudente de l’institution, en écho aux commentaires de son président, Jerome Powell, à l’issue de la réunion de janvier.
« Certains participants » ont cité le risque que les progrès réalisés face à l’inflation puissent stagner si l’économie continue de se montrer aussi solide que jusqu’à présent, est-il ajouté dans le compte-rendu.
La Fed a décidé le mois dernier de laisser ses taux inchangés pour la quatrième réunion consécutive et a ouvert la voie à des baisses de taux quand ses responsables auront « une plus grande confiance » dans le fait que l’inflation se rapproche de manière durable de l’objectif de 2%.
S’exprimant en conférence de presse à l’issue du communiqué de la Fed, Jerome Powell avait fait comprendre que l’hypothèse d’une baisse des taux dès le mois de mars était écartée.
Le compte-rendu de la réunion laisse à penser qu’un tel scénario n’a pas du tout été envisagé.
Des données publiées après la réunion des 30-31 janvier montrent un marché du travail plus solide qu’attendu et une accélération de l’inflation plus forte qu’anticipée en janvier.
Si ces données n’ont pas provoqué de virage dans l’analyse des responsables de la Fed, qui disent toujours s’attendre à ce que l’inflation continue de diminuer cette année, elles n’ont pas apporter la « confiance » espérée pour baisser les taux.