Fed : La réunion de la Fed serait presque passée inaperçue


Sans surprise, la réunion du FOMC a laissé inchangé le taux des fed funds. Le communiqué était très équilibré mais insistait sur le caractère symétrique de l’objectif d’inflation. Il sera particulièrement intéressant de lire les minutes (publication attendue vers le 23 mai), et en particulier la partie qui concernera le cycle de resserrement monétaire en cours. La poursuite d’une croissance soutenue semble acquise. Le débat portera donc sur l’inflation et jusqu’où la Réserve fédérale acceptera un dépassement de son objectif.

Le taux des fed funds est resté inchangé cette semaine, en ligne avec les attentes des marchés qui accordaient à un relèvement du taux une probabilité d’à peine 34%.

La réunion de la Fed serait donc presque passée inaperçue s’il n’y avait pas eu les nouveaux passages du communiqué :

  • Les créations d’emploi ont été importantes
  • Une certaine modération des dépenses des ménages
  • Forte croissance de l’investissement des entreprises
  • Inflation et inflation sous-jacente quasiment à l’objectif
  • La Fed s’attend qu’elles y restent
  • Mentionné à deux reprises : l’objectif d’inflation est symétrique (Jerome Powell avait déjà insisté sur ce point dans sa conférence de presse après la réunion de mars)

Tout ceci reflète le souci de la Fed de mener une politique monétaire dans la continuité (au-delà du fléchissement de certains chiffres récents) et qui ne crée pas de surprises pour les marchés financiers.

Le marché est persuadé que la Réserve fédérale remontera le taux des fed funds à l’occasion de la réunion du 13 juin (la probabilité implicite d’un relèvement du taux est de 100%), une vue que nous partageons.

D’ici là, les investisseurs disposeront de nombreuses données :

  • Minutes de la réunion de mai (publication le 23 mai)
  • Livre Beige (publié le 30 mai), présentant une vue détaillée des différentes régions.

Les analystes y scruteront les preuves anecdotiques :

  • Les goulots d’étranglement vu le taux de chômage particulièrement bas
  • Les réactions des entreprises à la baisse des impôts
  • Les éventuelles conséquences déjà visibles des tensions protectionnistes

La réunion du 13 juin sera encore plus importante en raison de la publication des nouvelles projections (dont celles qui concernent les taux) et de la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell.

Tout cela devrait donner le ton pour la seconde partie de l’année. Les fondamentaux restent bons et l’environnement financier soutient la croissance sans oublier l’impulsion supplémentaire donnée par la baisse d’impôts. La sérénité qui en découle concernant la croissance devrait focaliser le débat de politique monétaire et l’attention des marchés sur l’évolution de l’inflation et jusqu’où la Réserve fédérale acceptera un dépassement de son objectif.

Suite aux hasards des agendas, en juin la réunion de la Fed sera suivie le lendemain par celle de la BCE. Celle-ci disposera de deux mois de données supplémentaires qui devraient permettre de juger si le fléchissement de certains chiffres au premier trimestre constitue un retour à la normale ou un vrai changement de tendance.

En outre, les investisseurs, soucieux du sort du QE, chercheront davantage d’indications.

Ceci peut fortement influencer l’eurodollar en fonction toutefois du positionnement de la Fed et de la BCE, entre colombes et faucons, dans l’absolu mais également l’une par rapport à l’autre.