Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis s’accompagne de nouvelles interrogations sur l’évolution de l’économie américaine. En janvier, la Réserve fédérale (Fed) a exprimé des préoccupations croissantes face à l’impact potentiel des mesures commerciales envisagées par l’administration Trump. Selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, publié mercredi, ces mesures pourraient alimenter l’inflation, notamment en raison de la volonté affichée par les entreprises d’augmenter leurs prix pour compenser d’éventuelles hausses des droits de douane.
Les risques inflationnistes prioritaires par rapport au marché du travail
Les responsables de la Fed ont majoritairement mis en avant les risques accrus d’une hausse de l’inflation, reléguant au second plan les inquiétudes liées à l’évolution du marché du travail. « En particulier, les participants ont cité les possibles effets de changements potentiels dans les politiques commerciales et d’immigration », souligne le compte-rendu de la réunion des 28-29 janvier, organisée environ une semaine après l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche.
En plus des politiques commerciales, les membres de la Fed ont également mis en garde contre les conséquences éventuelles des tensions géopolitiques, qui pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement et impacter les coûts de production. Cette incertitude renforce les craintes d’une persistance des pressions inflationnistes sur l’économie américaine.
Des entreprises prêtes à répercuter les coûts sur les consommateurs
Si la banque centrale américaine estime toujours que les pressions inflationnistes devraient progressivement s’atténuer, elle reconnaît toutefois que d’autres facteurs pourraient compromettre ce processus. Le document de la Fed rapporte ainsi que certaines entreprises en contact avec l’institution ont déclaré leur intention de « répercuter sur les consommateurs les coûts de production plus élevés qui résulteraient de potentielles taxes douanières ».
Cette dynamique pourrait retarder la désinflation attendue par la Fed, alors même que certaines mesures de l’inflation, au cœur des préoccupations de l’institution, ont « récemment augmenté », selon le compte-rendu.
Une politique monétaire inchangée dans l’attente d’une stabilisation de l’inflation
Face à ces incertitudes, la Réserve fédérale a choisi en janvier de maintenir ses taux d’intérêt inchangés. L’institution a clairement indiqué qu’elle ne procéderait à aucun assouplissement de sa politique monétaire tant que l’inflation ne montrerait pas des signes solides de rapprochement vers son objectif de 2%.
Alors que les tensions commerciales et les fluctuations des chaînes d’approvisionnement restent des éléments d’incertitude majeurs, la Fed suit de près l’évolution de la situation économique et politique. La volonté de Trump d’imposer des droits de douane plus élevés pourrait modifier en profondeur les équilibres inflationnistes et contraindre la banque centrale à ajuster sa stratégie monétaire plus rapidement que prévu.