Le programme massif d’achat d’actifs de la Banque du Japon (BoJ) mis en place en 2013 a entraîné une forte détérioration du fonctionnement du marché obligataire, un phénomène qui s’est accentué après la mise en place de la politique de contrôle de la courbe des taux (YCC), montre vendredi une enquête de la banque centrale auprès des opérateurs du marché.
Les résultats de cette enquête soulignent que la politique monétaire ultra accommodante de la banque centrale a eu un impact sur la liquidité du marché dans la troisième économie mondiale, ce qui pourrait peser sur ses décisions futures en cas de changement d’orientation avec l’abandon attendu des taux négatifs l’an prochain.
L’enquête a été réalisée dans le cadre d’un examen approfondi de l’impact sur l’économie et les marchés financiers de la politique d’assouplissement monétaire non conventionnelle menée depuis 25 ans par la BoJ.
L’indice de transmission, mesurant la manière dont les opérateurs du marché perçoivent le fonctionnement du segment obligataire, s’est fortement dégradé, tombant à 5 points après l’adoption par la BoJ de l’assouplissement quantitatif et qualitatif (QQE) en avril 2013, alors qu’il était à 62 points avant cette mesure, précise l’enquête.
Après la mise en place des taux d’intérêt négatifs en janvier 2016 au Japon, l’indice s’est encore dégradé à -48 points, avant de plonger à -71 après l’adoption du système de contrôle de la courbe des taux qui limite la fluctuation des obligations japonaises à dix ans, peut-on lire dans l’enquête.
L’ancien gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, a mis en oeuvre le QQE en avril 2013, afin de provoquer un sursaut et de faire sortir les Japonais de la léthargie déflationniste en faisant tourner la planche à billets, de sorte que l’inflation remonte vers l’objectif de 2% de la banque.
L’inflation dépassant désormais les 2% depuis plus d’un an, de nombreux intervenants du marché s’attendent à ce que l’actuel gouverneur de la BoJ Kazuo Ueda mette fin l’an prochain à ce programme massif de soutien monétaire.