La croissance de l’économie américaine a été solide au deuxième trimestre bien qu’à un rythme moins soutenu que prévu, la vigueur des dépenses de consommation et des investissements des entreprises en équipements ayant été atténuée par une forte baisse des stocks liée aux tensions sur la chaîne d’approvisionnement.
Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 6,5% sur la période avril-juin en rythme annualisé, montre jeudi la première estimation du département du Commerce.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance plus importante, de 8,5%, après une progression de 6,3% sur les trois premiers mois de l’année.
La croissance sur l’ensemble de l’année 2020 a par ailleurs été revue à 3,4% contre 3,5%. Il s’agit toujours du plus mauvais chiffre enregistré depuis 1946.
L’indice des prix de base dit « core PCE », très surveillé par la Réserve fédérale, affiche une hausse de 6,1% en rythme annuel alors que le consensus le donnait à +5,9% après +2,7% au premier trimestre.
Même si le deuxième trimestre marquait le pic de croissance du cycle économique, le reste de l’année devrait rester en forte expansion. L’accélération de la pandémie due au variant Delta représente toutefois un risque pour les perspectives.
Le niveau élevé de l’inflation, s’il se maintient, ainsi que les perturbations continues de la chaîne d’approvisionnement pourraient également ralentir l’économie.
Jeudi, la Réserve fédérale américaine a opté pour le statu quo pour sa politique monétaire. Son président Jerome Powell a déclaré lors d’un conférence de presse que les répercussions économiques de la pandémie continuaient de s’atténuer mais que des risques pesaient toujours.
L’économie américaine devrait croître de 7,0% cette année et de 4,9% en 2022, a estimé mardi le Fonds monétaire international, des prévisions revues en hausse respectivement de 0,6 et 1,4 point de pourcentage depuis avril.
Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 11,8% au deuxième trimestre à la faveur de la demande dans les services. Si les dépenses en biens sont restées fortes, le rythme a probablement ralenti par rapport au début de la pandémie, lorsque les Américains étaient sous confinement.
En raison des difficultés d’approvisionnement, les entreprises ont du mal à reconstituer leurs réserves. La baisse des stocks représente 165,9 milliards de dollars au deuxième trimestre, ce qui a soustrait 1,13 point de pourcentage à la croissance du PIB.