L’économie japonaise s’est contractée plus qu’attendu sur la période janvier-mars alors que le lent déploiement des vaccins contre le COVID-19 et la résurgence de l’épidémie ont pesé sur la consommation, alimentant l’idée que le Japon aura besoin de plus de temps que ses principaux partenaires commerciaux pour se remettre de l’impact de la crise sanitaire.
Aux yeux des analystes, la prolongation des mesures sanitaires devrait empêcher un rebond autre que modeste de l’économie au cours du trimestre actuel, compliquant le défi auquel font face les décideurs à Tokyo pour sortir le pays du marasme.
« Comme la situation médicale continue d’empirer et que le déploiement des vaccins est trop lent, il faudra attendre la fin de l’année pour que la production retrouve des niveaux d’avant-virus », a estimé Marcel Thieliant, de chez Capital Economics.
D’après les données officielles publiées mardi, la troisième économie mondiale a décliné sur la période janvier-mars de 5,1% en rythme annualisé, une contraction plus importante que ne l’anticipaient les économistes (-4,6%) après une hausse de 11,6% au trimestre précédent.
Ce déclin provient en grande partie du recul de la consommation privée, qui a diminué de 1,4% au premier trimestre, alors que l’état d’urgence en vigueur face à l’épidémie de coronavirus a affecté les dépenses d’habillement et les sorties au restaurant, montrent les données gouvernementales.
A aussi pesé la chute inattendue, de 1,4%, des dépenses en capital, alors que les entreprises ont revu à la baisse leurs investissements en matière d’équipements. Le marché anticipait une hausse de 1,1%.
Si les exportations ont progressé de 2,3% au premier trimestre, portées par le rebond de la demande pour l’automobile et les produits électroniques, il s’agit d’une croissance au ralenti par rapport au trimestre précédent (+11,7%), de quoi inquiéter alors que l’économie nippone peine à se relever de la faiblesse de la demande intérieure.
L’économie japonaise avait progressé au cours des deux trimestres précédents après avoir connu sur la période avril-juin l’an dernier sa pire contraction depuis la Deuxième Guerre mondiale.