En pleine incertitude quant à la demande future et sous l’impulsion de l’Arabie saoudite et de la Russie, plusieurs pays membres de l’Opep+ ont annoncé dimanche 3 mars prolonger la réduction de leur production de pétrole jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2024.
L’Opep+ continue de brider la production de pétrole. Les 22 membres de l’organisation ont convenu dimanche 3 mars de prolonger l’accord actuel de réduction de la production de brut jusqu’à la fin du deuxième trimestre afin d’éviter une offre excédentaire et de soutenir les cours. En novembre 2023, l’Opep+ a accepté des réductions volontaires totalisant environ 2,2 millions de barils par jour (bpj) pour le premier trimestre, sous l’impulsion de l’Arabie saoudite, meneuse de facto de l’Opep. Celle-ci a déclaré qu’elle prolongerait la réduction de sa production de 1 million de barils par jour (bpj) jusqu’à la fin du mois de juin. Sa production de brut totale s’élèvera donc à environ 9 millions de bpj. Les baisses seront révisées en fonction des conditions du marché, a rapporté l’agence de presse nationale SPA.
La Russie, elle, réduira sa production et ses exportations de pétrole de 471 000 bpj supplémentaires au cours du deuxième trimestre, en coordination avec certains membres de l’Opep+, a déclaré le vice-Premier ministre russe Alexander Novak. Les pays membres de l’Opep+ ont annoncé leurs baisses séparément. Les Emirats arabes unis (EAU) ont déclaré qu’ils réduiraient leur production de pétrole de 163 000 bpj jusqu’en juin, le Koweït de 135 000, l’Algérie de 51 000 et Oman de 42 000. Le ministre irakien du Pétrole, Hayan Abdel Ghani, a confirmé aux journalistes que Bagdad prolongerait également la baisse de sa production.
Le WTI américain passe la barre des 80 dollars
L’Opep+ a mis en œuvre une série de baisses de la production depuis la fin 2022 pour soutenir le marché face à l’augmentation de la production des États-Unis et d’autres producteurs non membres et aux inquiétudes concernant la demande alors que les principales économies sont confrontées à des taux d’intérêt élevés. Les prix du pétrole sont restés soutenus en raison des tensions géopolitiques croissantes liées aux attaques des Houthis du Yémen en mer Rouge, malgré les inquiétudes sur la croissance économique et les taux d’intérêt élevés.
Face à l’éventualité d’une prolongation des réductions de production de pétrole au deuxième trimestre, le prix du baril de WTI a temporairement, et pour la première fois depuis novembre, dépassé les 80 dollars le 1er mars. Les contrats à terme sur le Brent pour le mois de mai se sont établis à 83,55 dollars le baril ce même jour, soit une hausse de 1,64 dollar, ou 2%. Les perspectives de demande de pétrole sont incertaines pour cette année. L’Opep s’attend à une nouvelle année de croissance relativement forte de la demande de 2,25 millions de bpj, tirée par l’Asie, tandis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une croissance beaucoup plus lente de 1,22 million de bpj.