L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a annoncé, lundi 14 avril, une révision à la baisse de ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour l’année 2025. Cette décision fait suite à une évaluation approfondie des données économiques du premier trimestre de l’année ainsi qu’à l’introduction de nouveaux droits de douane par les États-Unis, qui font peser des incertitudes sur l’économie mondiale.
Une baisse de 150 000 barils par jour dans les prévisions de croissance
Selon le rapport mensuel publié par l’OPEP, la demande mondiale de pétrole devrait désormais croître de 1,30 million de barils par jour (mbj) en 2025. Il s’agit d’une réduction notable de 150 000 barils par jour par rapport à la prévision établie le mois précédent. Cette révision témoigne d’une prudence accrue de la part de l’organisation face à un environnement géopolitique et économique instable.
Un contexte économique mondial marqué par l’incertitude
Dans son analyse, l’OPEP souligne que l’économie mondiale avait montré, au début de l’année, une tendance à la croissance régulière. Toutefois, elle précise que les récentes dynamiques liées au commerce international, notamment les tensions tarifaires, ont introduit une incertitude plus marquée dans les perspectives à court terme.
En conséquence, l’organisation a également revu à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2024 et 2025, sans pour autant en détailler les nouveaux chiffres dans le rapport. Cette prudence reflète une inquiétude croissante face aux effets potentiels de politiques protectionnistes et aux perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Des perspectives toujours haussières à long terme selon l’OPEP
Malgré cette révision, l’OPEP reste optimiste quant à la croissance continue de la demande pétrolière dans les années à venir. L’organisation affirme que sa projection demeure dans le haut de la fourchette des prévisions industrielles, en soulignant que la consommation de pétrole devrait continuer à progresser de manière soutenue au-delà de 2025.
Cette position contraste avec celle d’autres institutions, comme l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui anticipe pour sa part un pic de la demande pétrolière mondiale au cours de cette décennie, en lien avec la transition énergétique mondiale, l’essor des énergies renouvelables et les politiques de décarbonation.
Un signal pour les marchés et les décideurs politiques
Cette révision des perspectives de l’OPEP intervient dans un contexte de forte volatilité sur les marchés de l’énergie, et envoie un signal important aux décideurs politiques, investisseurs et acteurs industriels. Elle rappelle l’interdépendance entre politiques commerciales, stabilité économique mondiale et dynamique du secteur énergétique.
Face à un environnement global marqué par l’accélération de la transition énergétique et les tensions géopolitiques, les prévisions de la demande pétrolière deviennent un indicateur stratégique majeur pour anticiper les évolutions du marché et orienter les investissements.