L’Opep et ses alliés devraient décider ce mercredi de réduire considérablement leur objectif de production de pétrole afin de limiter l’offre sur un marché déjà tendu et malgré les appels des Etats-Unis pour une augmentation des pompages.
Une diminution de l’offre pourrait faire remonter les prix du baril, proches des 90 dollars contre 120 dollars il y a trois mois en raison des craintes de récession mondiale, du resserrement de la politique monétaire des Etats-Unis et de l’appréciation du dollar.
L’Opep+, qui comprend l’Arabie saoudite et la Russie, travaille sur une réduction de un à deux millions de barils par jour, plusieurs d’entre elles affirmant que la diminution devrait être plus proche des deux millions.
Les Etats-Unis font pression sur l’Opep pour qu’elle ne s’engage pas sur cette voie, arguant que les fondamentaux économiques ne permettent pas une diminution de l’offre, a rapporté une source proche du dossier.
Washington souhaite une baisse des cours notamment pour priver Moscou des revenus tirés de la vente de pétrole alors que l’Arabie saoudite n’a pas condamné les actions de la Russie en Ukraine.
L’Occident accuse la Russie d’utiliser l’énergie comme une arme, créant ainsi une crise en Europe qui pourrait entraîner un rationnement du gaz et de l’électricité cet hiver.
« Des prix du brut plus élevés, s’ils sont entraînés par des réductions de production importantes, irriterait probablement l’administration Biden avant les élections américaines de mi-mandat », ont déclaré les analystes de Citi dans une note.
« Il pourrait y avoir d’autres réactions politiques de la part des Etats-Unis, y compris de nouveaux recours aux stocks stratégiques », ont-ils ajouté.
L’Arabie saoudite et d’autres pays membres de l’Opep+ ont déclaré qu’ils cherchaient plus à prévenir la volatilité du marché qu’à atteindre un prix précis.