La BAD crée un Fonds pour l’intégrité de l’Afrique
En réponse aux défis auxquels sont confrontés les États membres régionaux de la BAD dans le cadre de la lutte contre la corruption, et conformément aux priorités de cette institution, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé le mercredi 9 novembre 2016 la création du Fonds pour l’intégrité de l’Afrique (FIA).
Ce Fonds, proposé par le Département Intégrité et Lutte contre la corruption (DILC) de la Banque, financera des programmes contribuant à la prévention, à la détection et à la répression de la corruption, ainsi qu’aux investigations. Le Fonds appuiera aussi des mesures de soutien au recouvrement des avoirs volés et à l’atténuation des pertes financières provoquées par les sorties illégales de capitaux des États membres régionaux de la Banque, ce qui renforcera la transparence et la responsabilisation dans le cadre de la gestion des ressources publiques. Les bénéficiaires cibles des subventions de ce Fonds sont notamment les services de répression, les institutions de contrôle publiques, les autorités fiscales et d’autres organismes publics africains, des organisations de la société civile et des établissements d’enseignement et de recherche.
Des entités dont le DILC a découvert, à la suite de ses investigations, qu’elles se livraient à des activités de corruption et à d’autres activités répréhensibles ont accepté de leur plein gré de conclure des accords transactionnels avec la Banque. Le FIA sera financé exclusivement par l’imposition de sanctions financières découlant de ces accords, pour un montant total d’environ 55,25 millions de dollars des États-Unis. À l’heure actuelle, 33 millions de dollars des États-Unis ont été déposés sur le compte séquestre de la Banque.
« Nous devons faire preuve d’une tolérance zéro à l’égard de la corruption, qu’elle soit interne ou externe. Nous devons sérieusement renforcer nos systèmes », a affirmé le président de la BAD, Akinwumi Adesina, une fois le FIA approuvé par le Conseil d’administration. La directrice du DILC, Anna Bossman, a pour sa part ajouté : « Grâce à l’adoption du FIA, les sanctions financières découlant du régime de sanctions de la Banque sont réinvesties dans des mesures de lutte contre la corruption. Nous sommes sûrs que le FIA deviendra un modèle pour d’autres. »
Le FIA est un instrument innovateur fournissant à la Banque une plateforme supplémentaire pour répondre aux priorités de développement dans ses États membres régionaux dans le domaine de la lutte contre la corruption sans puiser dans les fonds des donateurs traditionnels. Il permet à la Banque de respecter l’engagement qu’elle a pris envers ses États membres régionaux à appuyer leurs efforts visant à améliorer la performance des organes de lutte contre la corruption en matière de prévention, d’investigations et de répression des pratiques prohibées et à renforcer leurs méthodes de gouvernance.