La Fondation BNP Paribas dote 8 projets de recherche sur le changement climatique à hauteur de 6 millions d’euros
Entre 2017 et 2019, la Fondation BNP Paribas va doter son programme Climate Initiative de 6 millions d’euros et 8 projets internationaux de recherche seront financés. Ils portent sur des problématiques variées telles que la collecte de nouvelles données sur les climats passés en Antarctique ou dans les zones tropicales, l’expansion de la région subtropicale sèche en Amérique du Sud, une évaluation de l’impact du changement climatique sur les récifs coralliens ou encore la capacité de séquestration du carbone des sols cultivés en Afrique.
Lancé en 2010 par la Fondation BNP Paribas ce programme a pour objet de développer les connaissances sur le changement climatique et ses impacts sur notre environnement. Il a déjà permis à 10 équipes de recherche internationales d’étudier le climat et de sensibiliser plus de 200 000 personnes aux enjeux du changement climatique.
8 projets, 178 chercheurs, professeurs et ingénieurs, 73 universités et organismes de recherche à travers le monde
Ces projets internationaux et interdisciplinaires portent sur des problématiques variées liées au fonctionnement du climat, son évolution mais aussi les impacts qu’elle aura sur notre environnement. Ils représentent un budget total de 14,4 millions d’euros dont 6 millions sont apportés par la Fondation BNP Paribas.
- Mesurer l’impact du réchauffement climatique sur les espèces d’oiseaux et de mammifères marins qui peuplent l’Arctique et l’Antarctique ou en dépendent pour leur reproduction. Projet dirigé par Christophe Barbraud et Yan Ropert-Coudert (CEBC, (CNRS/Université la Rochelle).
- Améliorer la prise en compte des projections du GIEC et des impacts sur les domaines économiques, politiques et socioculturels dans les modèles de gouvernance dans les pays les plus vulnérables au changement climatique. Projet dirigé par Joost Vervoort (Université d’Utrecht).
- Collecter des données inédites sur le climat des derniers 800 000 ans des zones tropicales pour mieux définir les changements climatiques régionaux et comprendre comment la forêt tropicale y a réagi. Projet dirigé par Marie-Pierre Ledru (ISEM (UM/CNRS/IRD/EPHE)).
- Mesurer et prédire les conséquences du réchauffement climatique sur les récifs coralliens et les services qu’ils rendent (pêche, tourisme, protection des côtes). Projet dirigé par Valeriano Parravicini (Ecole Pratique des Hautes Etudes).
- Modéliser les événements extrêmes dus au changement climatique en Afrique et leurs impacts pour permettre aux populations de diminuer leur exposition à ces phénomènes. Projet dirigé par Mark New (University of Cape Town) et Friederike Otto (Université d’Oxford).
- Mieux comprendre l’interaction entre le changement climatique et la cellule de Hadley (mouvement atmosphérique à grande échelle qui redistribue la chaleur depuis l’équateur jusqu’aux tropiques) et qui étend les zones sèches subtropicales dans l’Hémisphère Sud. Projet dirigé par Valérie Daux (LSCE (CNRS/CEA/Université de Versailles Saint Quentin)).
Mieux comprendre les mécanismes de séquestration du carbone dans le sol dans les systèmes agricoles des zones tropicales et améliorer les pratiques d’agriculture familiale. Projet dirigé par Lydie Lardy (UMR Eco&Sols – Montpellier SupAgro/CIRAD/INRA/IRD).
Les projets ont été sélectionnés par un comité scientifique composé d’experts reconnus :
- Franck Courchamp, directeur de recherche CNRS au Laboratoire Ecologie Systématique et Evolution (CNRS/Université Paris-Sud), lauréat du programme Climate Initiative en 2014.
- Philippe Gillet, Vice-Président de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Il anime le comité scientifique et est membre du comité exécutif de la Fondation BNP Paribas.
- Joanna Haigh, professeur de physique atmosphérique, à l’Imperial College de Londres, co-directrice du Grantham Institute for Climate Change and Environnement.
- Corinne Le Quéré, professeur à l’Université East Anglia (Climate Change Science and Policy), Directrice du Tyndall Centre for Climate Change Research.
- Thomas Stocker, professeur de physique du climat et de l’environnement à l’Université de Berne où il dirige le Département de physique climatique et environnementale.
- Riccardo Valentini, professeur d’écologie forestière à l’Université de Tuscia en Italie
- Jean-Pascal Van Ypersele, Docteur en sciences physiques, climatologue, professeur à l’Université Catholique de Louvain où il co-dirige le Master en Sciences et Gestion de l’Environnement. Il a été Vice-président du GIEC jusqu’en 2015.
Un succès pour Climate Initiative : des projets plus nombreux et plus internationaux 228 dossiers ont été reçus au dernier appel à projets en 2016 contre 65 en 2013 et 50 en 2010.
Les 228 projets rassemblent 1568 chercheurs issus de laboratoires basés dans 95 pays différents répartis sur les 5 continents. A titre de comparaison, en 2010 28 pays étaient représentés parmi les projets candidats.
95% des plus importants organismes de recherche européens sur les sciences environnementales ont présenté au moins un projet.
Cette croissance importante du nombre de candidatures témoigne de la reconnaissance grandissante dont bénéficie le programme Climate Initiative qui est désormais bien inscrit dans le paysage du mécénat scientifique.
Elle s’explique aussi par la croissance de la production scientifique sur le thème du changement climatique (on dénombrait un peu moins de 15 000 publications scientifiques avec le mot clé « climate change » en 2010 alors qu’on en trouvait près de 25 000 en 2015).