Le Fonds monétaire international a relevé mardi sa prévision de croissance de l’économie mondiale pour cette année et s’attend à ce que la contraction de 2020 ait été moins violente que prévu, tout en soulignant le degré exceptionnel d’incertitude lié à la pandémie de coronavirus.
Les autorisation de vaccins et le lancement des campagnes de vaccinations dès décembre dans plusieurs pays permettent d’espérer une sortie de crise mais les multiples vagues de l’épidémie et l’apparition de variants du virus constituent des risques importants, explique-t-il.
Quelle que soit l’évolution de la situation sanitaire, l’activité économique dans le monde restera cette année nettement inférieure aux projections établies il y a un an, avant que le coronavirus se répande dans le monde entier.
Près de 90 millions de personnes devraient ainsi être tombées sous le seuil de pauvreté sur la période 2020-2021, la pandémie effaçant en deux ans à peine tous les progrès accomplis en deux décennies en matière de réduction de l’extrême pauvreté.
Dans ses nouvelles Perspectives économiques mondiales, le FMI estime à 3,5% la contraction de l’économie mondiale en 2020, alors qu’il tablait en octobre sur une chute d’activité de 4,4%. Un relèvement qu’il explique par « une dynamique plus forte qu’attendu au second semestre ».
Cette année, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait rebondir de 5,5%, une prévision revue en hausse de 0,3 point depuis l’automne pour prendre en compte l’impact positif de l’arrivée de plusieurs vaccins et l’augmentation des soutiens budgétaires, aux Etats-Unis et au Japon entre autres.
PROLONGER LES AIDES, RENÉGOCIER LES DETTES DES PLUS PAUVRES
L’économie américaine, la première du monde, devrait croître de 5,1% cette année, soit de deux points de plus que prévu en octobre grâce à l’acquis de croissance de la fin 2020 et à l’impact attendu des mesures de relance votées en décembre.
Cette prévision pourrait d’ailleurs être encore relevée au printemps si l’administration Biden parvient à faire adopter le plan de 1.900 milliards de dollars (1.565 milliards d’euros).
En Chine, la croissance devrait atteindre 8,1% en 2021 et 5,6% en 2022, contre 8,2% et 5,8% prévu respectivement en octobre.
Le PIB de la zone euro, lui, devrait rebondir de 4,2% cette année, soit d’un point de moins qu’attendu il y a trois mois, et de 3,6% l’an prochain (+0,5 point).
Le FMI a notamment réduit de 0,7 point, à 3,5%, sa prévision 2021 pour la croissance allemande et d’un demi-point celle de la croissance française, à 5,5%.
« La vigueur de la reprise devrait varier nettement selon les pays, en fonction de leur accès aux interventions médicales, de l’efficacité des politiques de soutien, de l’exposition aux retombées transfrontalières et des caractéristiques structurelles antérieures à la crise », note le Fonds, qui recommande le maintien des mécanismes d’aide actuels « jusqu’à ce que la reprise soit fermement engagée ».
L’organisation souligne aussi les risques encourus par les pays en développement à bas revenus déjà lourdement endettés avant la crise sanitaire et estime que « là où la dette souveraine est insoutenable, les pays éligibles devraient travailler avec leurs créanciers à restructurer leur dette ».