Le variant Omicron du coronavirus menace d’attiser l’inflation aux Etats-Unis, déjà confrontés à une flambée des prix, en accentuant la pression sur les chaînes d’approvisionnement et en aggravant les pénuries de main-d’oeuvre, estime la présidente de la Banque fédérale de réserve de Cleveland, Loretta Mester, dans un entretien au Financial Times
« S’il s’avère qu’il s’agit d’un mauvais variant, il pourrait exacerber les pressions inflationnistes auxquelles nous sommes confrontés en raison des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement », a-t-elle expliqué dans un entretien publié vendredi sur le site du quotidien financier.
« La peur du virus reste un des facteurs limitants au retour des gens sur le marché du travail », observe Loretta Mester, en soulignant le risque que les personnes ayant perdu ou quitté leur emploi pendant la pandémie continuent de rester chez eux dans l’éventualité que ce nouveau variant se révèle plus virulent que le Delta.
Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a prévenu mardi que la banque centrale des Etats-Unis devait se tenir prête à agir au cas où l’inflation se prolongerait davantage que prévu et ne refluerait pas au deuxième semestre 2022, comme l’anticipent la plupart des économistes.
« Nous devons envisager le risque que ces chiffres durablement élevés de l’inflation deviennent plus chroniques », a noté Loretta Mester. « Il s’agit vraiment de nous donner la possibilité (…) d’agir sur la trajectoire des taux d’intérêt. »
Loretta Mester, qui disposera d’une voix au comité de politique monétaire de la Fed (Federal Open Market Committee, FOMC) en 2022, a précisé qu’elle soutiendrait au moins un relèvement des taux d’intérêt l’an prochain et que deux hausses pourraient être « appropriées ».
Pour autant, elle a souligné que l’économie était désormais moins affectée par les variants, en ajoutant que la demande s’était améliorée, tandis que des problèmes persistent du côté de l’offre.