Les dernières prévisions mondiales indiquent un léger ralentissement de l’activité économique, avec un risque de dégradation persistant. La progression des échanges commerciaux dans le monde marque le pas, tandis que les perspectives d’investissement sont devenues moins favorables. Or, il s’agit de deux moteurs essentiels de croissance, de productivité, d’innovation, de création d’emplois et de développement durable. Les faiblesses liées à l’endettement persistent et l’incertitude entourant les politiques publiques pèse sur la confiance. Dans ce contexte, il est important que les pays en développement adoptent des politiques génératrices de croissance tout en maîtrisant les risques et en protégeant les populations les plus vulnérables. Et le Groupe de la Banque mondiale, en association avec le Fonds monétaire international (FMI), est en mesure d’aider les pays à faire face à ces difficultés.
C’est l’un des principaux messages qu’il faut retenir du communiqué publié par le Comité du développement à la clôture des Réunions de printemps 2019 du Groupe de la Banque mondiale et du FMI à Washington.
Le Comité, qui réunit les ministres des 189 pays actionnaires des deux institutions, a réitéré son soutien au double objectif de la Banque visant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à favoriser une prospérité partagée, ainsi qu’à son orientation stratégique à l’horizon 2030. Il a également pris acte des progrès accomplis par la Banque sur le front des réformes devant accompagner l’augmentation du capital de la BIRD et de l’IFC approuvée il y a un an, et dont l’objectif est de produire des résultats encore plus soutenus au service du développement et de renforcer l’efficacité et la viabilité financière des deux institutions du Groupe.
Ces Réunions ont été marquées par l’arrivée de David R. Malpass, qui a quitté ses fonctions de sous-secrétaire chargé des affaires internationales au Trésor américain pour prendre la présidence du Groupe de la Banque mondiale. Dans son communiqué, le Comité du développement a salué la nomination de M. Malpass et souligné son solide attachement à la mission et à la stratégie de la Banque. Il a par ailleurs exprimé sa gratitude à l’ancien président Jim Yong Kim et à Kristalina Georgieva, qui a assuré ces derniers mois l’intérim de la présidence.
Le Comité a affiché son soutien à l’action menée par le Groupe de la Banque mondiale via l’IDA, son fonds consacré aux pays les plus pauvres, en mentionnant notamment le rôle du Guichet de promotion du secteur privé qui permet à l’IFC et à la MIGA d’accroître leurs investissements dans les pays IDA et les situations fragiles. Il s’est également félicité de l’excellent démarrage du Projet sur le capital humain, auquel près de 60 pays ont adhéré à ce jour. Le Comité a accueilli favorablement les efforts entrepris pour aider les pays en développement à étendre l’accès aux technologies « de rupture » et à les exploiter au profit des populations pauvres. Enfin, il a réaffirmé l’importance d’atteindre les objectifs que s’est fixés la Banque dans le cadre de son Plan d’action sur le changement climatique, et exprimé son appui à l’élaboration d’une stratégie visant à aider les pays confrontés à des situations de fragilité, de conflit ou de violence.
En prenant ses fonctions à la veille des Réunions de printemps, David Malpass a fait part de son soutien à la récente augmentation de capital ainsi qu’à l’initiative de la Banque et du FMI sur la transparence de la dette, qui vise à accroître la publication d’informations sur la dette en vue de réduire la fréquence et la gravité des crises d’endettement. Dans son allocution à la conférence d’ouverture des Réunions, il a mis l’accent sur le défi que constitue la concentration accrue de l’extrême pauvreté en Afrique et sur la nécessité de poursuivre la coopération internationale sur les grands enjeux mondiaux. Le nouveau président du Groupe de la Banque mondiale a exprimé son enthousiasme au moment de commencer son mandat : « C’est un honneur pour moi d’être ici et de m’attaquer à ces défis. »
« Notre mission est plus urgente que jamais », a déclaré le président Malpass à l’issue de la réunion du Comité du développement. Alors que l’extrême pauvreté touche encore plus de 700 millions d’êtres humains, la croissance des revenus est insuffisante pour établir une prospérité partagée, a-t-il souligné. C’est pourquoi « il est absolument essentiel que nous travaillions sans relâche pour favoriser une croissance largement répartie, accroître les revenus médians, créer des emplois et intégrer pleinement les femmes et les jeunes dans les économies, afin de promouvoir une économie mondiale plus forte et plus stable au profit de tous ». Et de faire part de son optimisme pour la suite : « Le Groupe de la Banque mondiale est bien placé pour contribuer à cette action. Nous disposons d’outils et de ressources appropriés, nous sommes dotés d’un personnel talentueux et professionnel et nous poursuivons une mission urgente et clairement définie. »