Les récentes sanctions américaines ciblant l’industrie pétrolière russe pourraient propulser le prix du baril de Brent au-delà des 85 dollars à court terme. C’est l’analyse livrée par Goldman Sachs dans une note publiée dimanche. La banque américaine anticipe même une possible envolée à 90 dollars si, en parallèle de la réduction de la production russe, une baisse de la production iranienne venait à se concrétiser. Cette perspective intervient suite à l’annonce, vendredi, par l’administration Biden, d’un ensemble de sanctions sans précédent visant le secteur énergétique russe, impactant chaque étape de la chaîne de production et de distribution.
L’onde de choc de ces mesures s’est immédiatement fait ressentir sur les marchés. Dès lundi, le prix du baril de Brent a grimpé à près de 81 dollars, atteignant son plus haut niveau depuis août. Cette hausse significative témoigne des inquiétudes grandissantes quant à une potentielle contraction de l’offre mondiale de pétrole. Les sanctions américaines, en ciblant directement les producteurs russes et leurs navires, pourraient inciter les raffineurs chinois et indiens à diversifier leurs sources d’approvisionnement. Cette réorientation vers d’autres régions, telles que le Moyen-Orient, l’Afrique et les Amériques, pourrait non seulement faire grimper les prix du pétrole, mais également augmenter les coûts du transport maritime.
Selon les estimations de Goldman Sachs, les navires russes visés par ces nouvelles restrictions transportaient quotidiennement 1,7 million de barils de pétrole l’an dernier, soit 25 % des exportations russes. Une telle perturbation des flux commerciaux ne ferait qu’accentuer la pression sur un marché énergétique déjà sous tension. Cette situation met en lumière la dépendance du marché mondial aux exportations russes et les conséquences directes des sanctions sur l’équilibre offre-demande.
Malgré ces risques de flambée des prix, Goldman Sachs maintient son scénario principal pour 2025, prévoyant un prix du Brent oscillant entre 70 et 85 dollars le baril. La banque reconnaît toutefois que des facteurs imprévisibles pourraient remettre en question cette prévision. Les analystes de Goldman Sachs envisagent plusieurs stratégies que la Russie pourrait adopter pour atténuer l’impact des sanctions. Parmi celles-ci, une réduction du prix de vente de son pétrole afin d’attirer de nouveaux acheteurs, notamment par le biais d’une « flotte fantôme » pour contourner les restrictions. Une autre option consisterait à accroître le raffinage de pétrole sur son territoire et à dynamiser les exportations de carburants raffinés, réduisant ainsi sa dépendance aux exportations de brut.
L’évolution du marché mondial de l’énergie est désormais suspendue à ces développements. Les tensions géopolitiques, conjuguées aux mutations structurelles des flux commerciaux, pourraient redéfinir les règles du jeu pour l’ensemble des acteurs, des industriels aux consommateurs. L’évolution des prix du pétrole dans les semaines à venir sera donc cruciale et nécessitera une surveillance attentive. L’impact de ces sanctions sur l’économie mondiale et les stratégies d’adaptation des différents pays seront également des éléments déterminants à observer de près.