Royaume-Uni, le choix de Mark
- Des divergences apparaissent au sein de la BoE
- L’équilibre devrait être maintenu lors de la réunion du mois d’août
- Ensuite, tout dépendra de la croissance au T2
Le casse-tête de la sortie du Royaume-Uni de l’UE ne touche pas le seul gouvernement britannique, mais aussi la Banque d’Angleterre (BoE). La BoE cible l’inflation : face à une croissance molle, il s’agit d’adopter une politique monétaire accommodante pour éviter un fléchissement excessif de l’inflation ; face à une croissance trop vive, il faut serrer le frein monétaire pour éviter les dérapages inflationnistes. La politique monétaire ne peut espérer influencer que les conditions intérieures : elle est sans pouvoir sur les prix du pétrole, par exemple, déterminés sur un marché international. C’est pourquoi les banques centrales ciblent généralement, plus ou moins officiellement, l’inflation sous-jacente.
L’actuel problème de la BoE est l’inflation importée, liée à la valeur externe de la livre. Au lendemain du référendum sur le Brexit, la livre a commencé sa chute. En termes effectifs, elle a cédé environ 13% depuis, entraînant une hausse du prix des importations, nourrissant une accélération de l’inflation. Si la livre ne se déprécie pas davantage, l’inflation finira par décélérer. Les pertes de pouvoir d’achat liées à l’inflation importée pourraient même se traduire par une inflation nettement plus basse après disparition des effets de base. Dans ce cas, la politique monétaire devrait rester accommodante.
En revanche, si la livre venait à perdre davantage de terrain, la hausse de l’inflation persisterait et on pourrait assister à des effets de second tour. La difficulté ne tient pas tant aux incertitudes entourant la valeur de la livre qu’au fait que les décisions de la BoE l’influencent : à politique monétaire trop accommodante, renforcement des pressions à la baisse. Le Comité de politique monétaire de la BoE (MPC) est de plus en plus divisé sur ce qu’il convient de faire. En février, le MPC décidait à l’unanimité de maintenir le statu quo. En juin, trois des huit membres votaient en faveur d’une hausse de taux. La prochaine réunion aura lieu début août et le statu quo devrait de nouveau l’emporter. Mais après ? Cela dépendra dans une large mesure des performances de l’économie britannique au deuxième trimestre, dont on connaîtra la première estimation à la fin du mois de septembre.