Les producteurs de pétrole, qui ont eu le sentiment d’être marginalisés pendant la conférence sur le climat COP 26 l’année dernière, sont maintenant traités comme des « super-héros » face à la hausse de la demande, a déclaré le ministre émirati de l’Énergie lundi lors d’une conférence.
Difficile de négliger les énergies fossiles et de plaider pour l’utilisation d’énergies renouvelables et de demander ensuite des augmentations de production à l’occasion d’une crise, mieux vaut réfléchir sur le long terme, a observé Suhail al Mazrouei.
Selon lui, il est indispensable d’investir dans le pétrole et le gaz en même temps que dans les énergies renouvelables.
Il a déclaré que l’Opep+, qui comprend l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ainsi que d’autres pays comme la Russie, devait remplacer au moins 5 à 8 millions de barils perdus chaque année pour maintenir la production au niveau actuel.
Les Émirats arabes unis coopéreront avec l’Opep+ pour assurer la stabilité du marché de l’énergie, a-t-il ajouté.
Le pays fait de son mieux pour accroître sa capacité de production de 5 millions de barils par jour (bpj), mais cela ne signifie pas qu’il compte agir seul ou quitter l’Opep+, a déclaré Suhail al Mazrouei.
Le groupe a augmenté son objectif de production de 400.000 bpj afin de relever la production après des réductions liées au COVID-19, mais a eu du mal à atteindre cet objectif.
Le marché pétrolier s’est montré volatil ces dernières semaines, destabilisé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et par les nouvelles mesures de confinement liées au COVID-19 en Chine, le plus grand importateur de brut au monde.
Pour Suhail al Mazrouei, l’Opep+ doit par ailleurs rester en dehors de la politique.
« Je pense que l’organisation se maintiendra, la Russie est un membre important, » a-t-il déclaré.
À court terme, les marchés de l’énergie pourraient être sous tension, la demande de pétrole ayant augmenté de près de 3 millions de bpj l’année dernière, a déclaré Sultan Ahmed al Jaber, directeur général de l’Abu Dhabi National Oil Company.
Pour lui, la volatilité des prix résulte d’un problème structurel sous-jacent et la demande devrait retrouver ses niveaux pré-pandémiques d’ici le quatrième trimestre.