TotalEnergies a annoncé jeudi des rachats d’actions supplémentaires après avoir enregistré un bond de son résultat net ajusté au premier trimestre 2022, marqué par la poursuite de la forte hausse du prix des hydrocarbures sur fond de guerre en Ukraine.
Le groupe pétrolier, qui se développe à un rythme soutenu dans les énergies renouvelables et l’électricité, a précisé dans un communiqué qu’il prévoyait désormais jusqu’à 3 milliards de dollars de rachats d’actions au premier semestre, alors qu’il tablait précédemment sur 2 milliards pour cette période, après un montant d’un milliard réalisé au premier trimestre.
Vers 14h10, le titre TotalEnergies affichait une hausse de 3,96%.
Alors que le groupe est particulièrement présent en Russie dans le gaz naturel liquéfié (GNL) avec les actifs de Yamal LNG et qu’il a dû enregistrer une provision de 4,1 milliards de dollars liée notamment au projet Arctic LNG 2, TotalEnergies s’est dit confiant dans sa capacité à continuer de se développer dans le secteur.
« Je ne m’attends pas à une rupture de notre profil de croissance dans le GNL même si nous devions sortir totalement de Russie, ce qui n’est pas (le cas) aujourd’hui mais ce qui est un scénario possible », a dit son PDG, Patrick Pouyanné, lors d’une conférence avec les analystes.
« Nous n’avons jamais dit que nous resterions en Russie », a également déclaré le PDG. « Nous n’avons tout simplement pas déclaré que nous sortirions de Russie, ce qui est un peu différent. »
TotalEnergies a aussi souligné que les prix du pétrole « pourraient se maintenir à des niveaux élevés » si la mobilisation de capacités de production supplémentaires des pays de l’Opep et la croissance du pétrole non conventionnel aux Etats-Unis ne suffisaient pas à compenser la baisse du brut russe – de l’ordre de 2 à 3 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mb/j) – et du raffinage russe.
INVESTISSEMENTS SUPPLÉMENTAIRES DANS LE GAZ EN MER DU NORD
Ce phénomène pourrait toutefois « être pondéré par une baisse de la demande engendrée par la hausse des prix, l’impact de la crise et les restrictions sanitaires en Chine sur la croissance mondiale ».
TotalEnergies a également indiqué que, dans le contexte de prix du gaz et du GNL eux aussi très élevés en Europe, il mobilisait des investissements supplémentaires pour soutenir la production gazière à court terme en mer du Nord.
Le groupe a enregistré au cours de trois premiers mois de 2022 un résultat net ajusté de 9,0 milliards de dollars (+32%), un Ebitda ajusté de 17,4 milliards (+22%) et une marge brute d’autofinancement hors frais financiers de 12 milliards (+23%), avec une production d’hydrocarbures de 2,843 Mb/j (-1%).
Son résultat net, part du groupe, baisse cependant de 15% à 4,9 milliards de dollars en raison de la dépréciation liée à Arctic LNG 2.
TotalEnergies a aussi confirmé l’augmentation de 5% de son premier acompte sur dividende au titre de 2022 en proposant un montant de 0,69 euro par action, en ligne avec sa politique de hausse présentée en février, et a précisé que ses investissements nets devraient tendre vers 15 milliards de dollars cette année, dont 25% seront consacrés aux énergies renouvelables et à l’électricité.