TotalEnergies fait l’hypothèse d’un pic de demande de pétrole avant 2030 et d’une électrification des usages plus importante que ce qu’il prévoyait il y a un an, selon le document annuel de prospective du groupe publié lundi.
Le postulat d’un « plateau » pour le pétrole avant 2030 et d’un déclin au-delà est désormais intégré par TotalEnergies dans ses deux grands scénarios, alors que le groupe situait précédemment le phénomène « autour de 2030 ».
Dans une présentation diffusée à l’occasion de son « Energy outlook », TotalEnergies estime que la demande mondiale de pétrole devrait s’établir entre 40 et 64 millions de barils par jour en 2050 contre près de 100 millions en 2019.
Le gaz naturel continuerait dans le même temps de jouer « un rôle clé en tant qu’énergie de transition, particulièrement lorsqu’il s’accompagne de solutions de captage de CO2 et de maîtrise des émissions de méthane ».
Le groupe fait également l’hypothèse que la demande finale en énergie va connaître une électrification massive impliquant une hausse de la demande en électricité d’origine renouvelable, solaire et éolienne, en forte croissance par rapport aux perspectives qu’il avait présentées en 2020.
La production électrique, dans l’un des scénarios du groupe, devrait ainsi plus que doubler d’ici 2050, avec l’éolien et le solaire qui représenteraient 85% environ des nouvelles capacités.
Toujours selon les scénarios élaborés par TotalEnergies, la demande en énergie, concomitante de la croissance de la population mondiale et du développement économique mondial, reste en progression constante.
En parallèle, les émissions baissent toutefois dans les deux grands scénarios du groupe par rapport à 2020, les vecteurs énergétiques comme l’électricité dans le transport et l’hydrogène contribuant à une décarbonation plus conséquente de l’ensemble des secteurs.
L’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs à compter de 2035 a été également été prise en compte dans l’un des scénarios – nommé « Momentum » – pour les pays engagés vers la neutralité carbone à horizon 2050.
Cette hypothèse a pour conséquence une électrification massive des véhicules légers et une pénétration croissante de l’hydrogène ou des carburants à base d’hydrogène tels les fuels synthétiques et les biocarburants pour les autres modes de transport.
En étendant l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs à compter de 2035 à l’ensemble des pays du monde dans le scénario dit de « Rupture », le document de prospective de TotalEnergies présente un scénario (« Rupture+ ») permettant de limiter l’élévation de la température à 1,5°C.