Les principales Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi, l’augmentation inattendue des inscriptions au chômage aux Etats-Unis ayant ravivé les craintes d’un tassement de la reprise économique, un scénario qui nourrit l’aversion au risque et la volatilité des marchés depuis plusieurs jours.
A Paris, le CAC 40 accuse en clôture un recul de 0,83% (39,64 points) à 4762,62 points, sa plus mauvaise clôture depuis le 1er juin.
A Londres, le FTSE 100 a perdu 1,3% et à Francfort, le Dax a abandonné 0,29%. L’indice EuroStoxx 50 a cédé 0,64%, le FTSEurofirst 300 1,01% et le Stoxx 600 1,02%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en territoire positif, profitant d’un rebond des valeurs technologiques après un début de séance en dents de scie: le Dow Jones gagnait 0,16%, le Standard & Poor’s 500 0,41% et le Nasdaq Composite 0,63%.
Les actions américaines avaient débuté dans le rouge après l’annonce d’une hausse des demandes initiales d’allocations chômage aux Etats-Unis à 870.000 la semaine dernière alors que le marché anticipait un repli à 840.000.
Cette mauvaise surprise a alimenté l’aversion au risque déjà palpable sur les marchés européens après l’annonce par la France de nouvelles mesures visant à freiner la propagation du coronavirus, comme la fermeture avancée des bars et restaurants ou la fermeture totale des salles de sport dans plusieurs régions.
L’indice de volatilité du CBOE est en hausse de près de 2% et son équivalent pour l’EuroStoxx 50 a pris 6% sur la journée.
VALEURS
La quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne ont fini la journée dans le rouge, la seule exception étant pour celui de l’automobile (+0,24%).
Les plus fortes baisses sont pour le compartiment de la distribution, dont l’indice Stoxx a perdu 2,2% et celui du pétrole et du gaz (-2,13%).
A Paris, Airbus, lanterne rouge du CAC 40, a cédé 3,46%, souffrant des craintes liées aux nouvelles mesures sanitaires et des informations de presse selon lesquelles Delta Air Lines envisage de reporter la livraison de 40 avions. Plusieurs sources assurent toutefois que le groupe n’entend pas réduire ses cadences de production.
Capgemini a abandonné 1,68% après les trimestriels et les prévisions jugés décevants de l’américain Accenture, qui chute de 6,12% à Wall Street.
Le compartiment bancaire a de nouveau profité des spéculations sur sa possible concentration, en Italie principalement: Banco BPM et Creval ont gagné respectivement 5,8% et 11,61% après des informations de presse selon lesquelles elles pourraient devenir des cibles pour Crédit agricole SA (-1,83%).
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les chiffres des inscriptions au chômage ont relégué au second plan la hausse des ventes de logements neufs, au plus haut depuis près de 14 ans en août à 1,011 million en rythme annualisé.
En Europe, l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne a atteint son plus haut niveau depuis février à 93,4 après 92,5 en août. Et en France, l’indice Insee a progressé à 92 après 90 le mois dernier.
CHANGES
Le regain d’aversion au risque continue de favoriser la hausse du dollar, qui a atteint son plus haut niveau depuis deux mois face à un panier de devises de référence, l’”indice dollar” (+0,06%) se dirigeant vers une quatrième séance consécutive de hausse.
L’euro est l’une des principales victimes de ce mouvement puisqu’à 1,1658 dollar, il porte à plus de 1,6% son recul depuis le début de la semaine.
La livre sterling, elle, n’a que brièvement profité de l’annonce par le ministre des Finances britannique, Rishi Sunak, de nouvelles mesures d’indemnisation du chômage partiel.
TAUX
Les rendements obligataires de référence sont pratiquement stables en Europe comme aux Etats-Unis, à -0,501% pour le Bund allemand à dix ans et 0,6692% pour son équivalent américain.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est hésitant, la hausse du dollar atténuant le soutien apporté aux cours par la baisse marquée des stocks de brut, d’essence et de produits distillés la semaine dernière aux Etats-Unis.
Le Brent abandonne 0,29% à 41,65 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,05% à 39,91 dollars.