La banque centrale américaine devrait maintenir ses taux à quasiment zéro jusqu’à ce que l’économie soit de nouveau sur la bonne voie, probablement d’ici la fin de l’année 2022 ou en 2023, a déclaré mardi le président de la Réserve fédérale de Dallas, Robert Kaplan.
Mais l’économie américaine étant susceptible d’évoluer de façon imprévisible au cours des prochaines années, la politique monétaire de la Fed devra être flexible, s’autorisant si besoin également à relever les taux.
A ce stade, la Fed “devrait être prête à être plus accommodante que par le passé” mais elle peut le faire même en augmentant un peu les taux.
“Je crois qu’il y a des coûts réels à maintenir les taux proches de zéro pendant une période prolongée”, notamment une prise de risque excessive et des distorsions sur les marchés financiers, a-t-il dit.
Une nouvelle politique fiscale, réglementaire ou commerciale, des changements dans le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale et une accélération potentielle des perturbations technologiques pourraient également avoir un impact sur le fonctionnement de l’économie et sur la manière dont la Fed devra réagir, a déclaré Robert Kaplan.
Le président de la Réserve fédérale de Dallas ne s’est pas exprimé sur l’une des plus grandes inconnues à court terme: l’élection présidentielle du 3 novembre qui voit s’opposer Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden.
Robert Kaplan s’est opposé au début du mois à la décision de la Fed de maintenir des taux d’intérêt quasi nuls jusqu’à ce que l’inflation remonte “modérément” au-dessus de 2%.
“Je crois que nous allons beaucoup apprendre au cours des deux prochaines années sur l’impact de la politique monétaire sur la réalisation de nos objectifs en matière d’inflation”, a déclaré Kaplan.
L’économie se redresse plus rapidement que prévu et, grâce à une aide budgétaire supplémentaire et à un vaccin qui, espérons-le, devrait être trouvé dans les prochains mois, le taux de chômage devrait tomber à 5,7% d’ici la fin 2021 et l’inflation de base devrait augmenter à 1,8%, a-t-il dit.
L’absence de nouveau soutien budgétaire risque toutefois de compromettre ces prévisions, a ajouté Robert Kaplan.