La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, abandonnant des gains initiaux, alors que des commentaires du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, ont laissé entrevoir une politique de hausse des taux agressive de la part de la banque centrale cette année.
L’indice Dow Jones a cédé 1,05%, ou 368,03 points, à 34.792,76 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 65,79 points, soit 1,48%, à 4.393,66 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 278,41 points (2,07%) à 13.174,65 points.
Une hausse des taux d’intérêt de 50 points de base sera « sur la table » lors de la réunion de politique monétaire de la Fed les 3 et 4 mai, a déclaré Jerome Powell, alors qu’il est attendu que la banque centrale américaine relève ses taux à plusieurs reprises cette année.
Alors que l’inflation est près de trois fois supérieure à l’objectif de 2% de la Fed, « il est approprié d’agir un peu plus rapidement », a dit son président lors d’un débat sur l’économie mondiale organisé par le Fonds monétaire international (FMI).
« Le marché mise sur, au moins, (des hausses) de 50 points de base en mai et juin », a commenté George Catrambone, directeur du trading chez DWS Group. « Le marché s’attend à ce que les responsables de la Fed agissent avec agressivité », a-t-il ajouté, citant les commentaires de Jerome Powell et d’autres responsables de la banque centrale.
Ces commentaires ont entériné une bascule à Wall Street où la solidité des résultats trimestriels, dont ceux de Tesla, avait alimenté les gains des principaux indices en début de séance. La tendance avait changé sur le S&P-500 et le Nasdaq avant même la prise de parole de Jerome Powell.
Le rendement des bons du Trésor américain a progressé, notamment celui des bons sur deux ans, le plus sensible aux changements des taux d’intérêt, qui s’est établi à un pic en trois ans avant de reculer légèrement.
Face à l’incertitude entourant l’impact potentiel du relèvement des taux d’intérêt sur leur croissance, les géants technologiques comme Meta Platforms, Alphabet et Amazon ont décliné.
Netflix a reculé pour une deuxième séance consécutive, de 3,5%, après avoir fait état lors de la publication de ses résultats trimestriels d’une première perte d’abonnés en dix ans et prévenu que ce déclin pourrait s’accentuer cette année.
La capitalisation boursière du géant de la vidéo en ligne est descendue sous les 100 milliards de dollars pour la première fois depuis janvier 2018.
Tous les secteurs majeurs du S&P-500 ont décliné, aux premiers rangs desquels ceux de l’énergie, en dépit de la hausse du pétrole, et des technologies.
La séance n’a toutefois pas été totalement morose. Tesla a ainsi enregistré des gains (+3,2%) après avoir publié mercredi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, en dépit des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement.
Les titres liés au secteur aérien sont restés sur une dynamique positive. United Airlines et American Airlines ont progressé, respectivement de 9,3% et 3,8%, après avoir dit s’attendre à des bénéfices au cours du trimestre actuel du fait du rebond important de la demande.