Le G20 et les pays africains cherchent des moyens de stimuler l’investissement en Afrique
Les dirigeants de pays africains et les membres du G20 se sont réunis lundi à Berlin, aux côtés du président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, pour discuter des moyens de renforcer l’esprit d’entrepreneuriat en Afrique et de stimuler l’investissement sur le continent.
« C’est désormais le tour de l’Afrique, un continent qui regorge d’opportunités d’investissements». Tel était le refrain souvent entendu à l’ouverture de la conférence qui s’est tenue pendant deux jours en Allemagne dans le cadre de sa présidence du G20 « Partenariat G20-Afrique – Investir dans un avenir commun ».
Lors d’une séance consacrée à l’initiative Compact with Africa lancée par le G20 pour accroître les perspectives d’investissements, encourager la mise en place d’infrastructures plus durables et créer des emplois dans les pays d’Afrique, les ministres des Finances de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Rwanda, du Sénégal et de la Tunisie ont échangé leurs points de vue sur les perspectives de croissance et de stabilité à long terme du continent, aux côtés des dirigeants de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
« Le projet Compact with Africa démontre un changement de perception de l’Afrique qui lui confère une importance particulière », a déclaré Akinwumi Adesina, se félicitant de ce que la chancelière allemande Angela Merkel ait décidé de placer l’Afrique en tête des priorités du G20. « Nous ne pensons plus à l’Afrique dans une perspective de développement uniquement, mais aussi en termes d’investissements, et nous libérons ainsi son énorme potentiel. Cela traduit un véritable changement d’état d’esprit. L’Afrique est désormais une frontière à conquérir en matière de croissance. »
Akinwumi Adesina a souligné l’énorme potentiel de croissance du continent, notamment dans l’agriculture en tant qu’activité commerciale ainsi que dans la transformation du cacao et du coton, au-delà de l’exportation des matières premières. « Le secret de la richesse des nations est très clair : les pays pauvres sont ceux qui exportent des matières premières, et les pays riches sont ceux qui ajoutent de la valeur. Nous pensons qu’il est essentiel de comprendre cet adage pour changer de discours. »
Le projet Compact est un engagement pris par les pays africains pour favoriser l’investissement privé. En collaboration avec des organisations internationales et des partenaires bilatéraux, les pays africains participants élaboreront des mesures et des instruments adaptés visant à les rendre plus attrayants pour les investisseurs. Cinq pays se sont déjà engagés à participer au projet : la Tunisie, le Maroc, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Rwanda. Ils sont désormais rejoints par le Ghana et l’Éthiopie.
À la clôture de la première journée de la conférence du Partenariat G20-Afrique, les organisations internationales et les partenaires bilatéraux se sont félicités du leadership de l’Allemagne et se sont engagés à soutenir l’initiative Compact dans les années à venir.
Quelques heures plus tôt, le président Adesina avait participé au lancement des Perspectives économiques en Afrique 2017 aux côtés d’Angel Gurría, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de Thomas Silberhorn, secrétaire d’État parlementaire allemand auprès du ministre fédéral de la Coopération économique et du développement (BMZ), de Claver Gatete, ministre rwandais des Finances et de la planification économique, entre autres intervenants éminents.
Publiée par la BAD en partenariat avec le centre de développement de l’OCDE et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’édition 2017 du rapport « Perspectives économiques en Afrique » vise à stimuler l’esprit d’entreprise pour promouvoir l’industrialisation de l’Afrique.
Ce nouveau rapport doit se traduire en actions concrètes dès que possible, a déclaré Akinwumi Adesina, qui a souligné l’importance d’assurer un avenir aux jeunes Africains.
« Nous voulons une Afrique capable de croître rapidement, de créer des emplois de qualité et de donner espoir aux jeunes du continent, par le biais d’investissements qui leur permettront de transformer leurs rêves en réalité », a-t-il dit. « Je ne crois pas que l’avenir de l’Afrique soit en Europe. Je ne crois pas non plus qu’il se trouve au fond de la mer Méditerranée. »
« Travaillons ensemble pour faire prospérer l’Afrique, il y va de l’intérêt du monde entier. »