Le ministre algérien des Finances, Aymen Ben Abderrahmane, a annoncé, dimanche, la mise sur le marché des produits de la finance islamique, pour la première fois dans des banques publiques, à partir du mois d’août prochain, après l’obtention d’une fatwa (avis religieux).
Cette annonce a été faite par le ministre, dimanche, au cours d’une interview accordée à la radio algérienne publique.
Ben Abderrahmane a dévoilé que deux banques publiques ont achevé les procédures d’obtention d’une fatwa, afin de faire adapter les produits à la charia’ (Loi islamique) et que ces produits seront mis sur le marché à compter du début du mois d’août prochain.
Il s’agit, selon le ministre, de la Banque nationale d’Algérie (BNA) et de la Banque de l’Agriculture et du développement rural (BADR).
S’agissant des autres banques, le haut responsable a indiqué qu’elles doivent soumettre les détails de leurs offres au Haut Conseil Islamique (haute autorité de la fawta en Algérie), habilité à émettre un avis religieux quant à l’adaptation de leurs produits aux règles de la Loi islamique.
Le gouvernement algérien estime que l’intégration de la finance islamique permettra de polariser une part conséquente des fonds utilisés dans le marché parallèle, à l’effet de financer l’économie, loin des canaux officiels.
Au mois de mars dernier, la Banque centrale d’Algérie, avait autorisé aux banques évoluant dans le marché local, à mettre sur le marché huit nouveaux produits de la finance islamique, comme mesure destinée à faire face aux retombées du choc pétrolier.
Il s’agit de la mise sur le marché de 8 produits de la finance islamique, notamment, al-Mourabaha (double vente), al-Moudharaba (fonds avancés par des dépositaires de capitaux), la participation, al-Ijara (crédit-bail), al- Istisna’a, les comptes de dépôt et les dépôts d’investissement.
Les modalités de financement islamique (sans intérêts) visent à contribuer à la mobilisation de l’épargne, en particulier, en injectant les fonds actuellement en dehors des banques et du circuit officiel (marché parallèle).
Le volume du marché algérien est estimé, selon des données officielles, à plus de 40 milliards de dollars, tandis que certains observateurs estiment que ce chiffre franchit allègrement la barre des 60 milliards de dollars.
Des tentatives gouvernementales, entreprises depuis 2014, ont échoué à commercialiser les produits de la finance islamique, restée limitée dans un cercle restreint de transactions.
L’Algérie compte 30 établissements bancaires, dont sept publics, et plus d’une vingtaine d’institutions étrangères, en provenance particulièrement des pays du Golfe et de la France ainsi qu’une banque britannique et une autre espagnole.