L’Entreprise d’exploitation des mines d’or (Enor) est peut-être la seule filiale du groupe Sonatrach qui est déficitaire. Mais ces dernières années, la production d’or de cette entreprise commence à monter en cadence, ce qui lui permettra de réduire son déficit.
Une situation qu’elle a héritée suite au départ précipité, en 2012, de son associé, une entreprise australienne. Ce départ a mis l’Enor dans une situation des plus complexes, puisque l’australien lui a laissé une ardoise salée d’une valeur de 2 milliards de dinars. Ce qui a contraint l’Etat à effacer la dette de l’entreprise, dont les recettes ne suffisaient même pas à payer les salaires des employés. Cette situation, paradoxale pour une entreprise qui produit de l’or, a été décrite, jeudi dernier, par le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, qui répondait à une question d’un député du RND sur les possibilités de développement de l’industrie minière, notamment la production d’or et de ciment à Tamanrasset. D’un ton optimiste dans sa réponse, le ministre Yousef Yousfi, parlant de l’Enor, prévoit pour l’entreprise une augmentation de la production aurifère qui devrait passer de 137 kg en 2016 à 286 en 2018.
Une situation favorable qui contribuera, selon le membre du gouvernement, à absorber le déficit de l’entreprise estimé à 1,4 milliard DA en 2016 et à 600 millions DA en 2017. Cette année, c’est-à-dire en 2018, Youcef Yousfi table un déficit de 400 millions DA fin 2018. Pour les années 2019 et 2020, le membre de l’Exécutif entrevoit un bilan positif pour la société nationale en procédant à «un redressement budgétaire axé essentiellement sur les dépenses».
Dans sa réplique au député, le ministre a révélé l’exploitation d’un nouveau gisement d’or dont le projet n’a pas été lancé, alors qu’actuellement, deux gisements seulement sont en exploitation. Il s’agit des mines d’Amessmessa et de Tirek. D’autre part, il a fait part de l’existence d’un projet, en cours d’étude, pour l’exploitation de l’or à Tiririne, à Tamanrasset. Pour rappel, selon un classement établi en 2017, l’Algérie occupe, en matière de réserve en or, le 3e rang à l’échelle arabe, alors que l’Arabie saoudite est à la 1re place avec 322,9 tonnes, suivie par le Liban dont la réserve est estimée à 286,8 tonnes. Au niveau mondial, l’Algérie se place à la 25e position. Sur la question en rapport avec le ciment à In Salah, dans la région de Tamanrasset, où le groupe Gica œuvre actuellement à étendre ses capacités de distribution, le ministre a expliqué au parlementaire qui l’interrogeait, que l’Agence nationale des activités minières (Anam) a été instruite pour explorer d’autres sites miniers dans la zone pour y implanter une cimenterie. Pour mémoire, il faut rappeler qu’actuellement, la production de Gica à Adrar est de 1,5 million tonne/an. Une capacité qui devrait croître pour atteindre progressivement 3 millions de tonnes annuellement, afin de couvrir les besoins de la région.