Hervé Bougault, directeur de l’Agence française de développement (AFD) : «La diversification de l’économie est une priorité pour nous»
Rencontré en marge de la journée d’étude sur la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets à l’horizon 2035, Hervé Bougault, directeur de l’Agence française de développement, revient sur les missions de son agence qui compte apporter un soutien aux institutions financières algériennes pour promouvoir les investissements dans le développement durable. Il affirmera que l’AFD est disposée à apporter l’expertise française dans le domaine des énergies vertes dans notre pays.
Depuis quand l’Agence française de développement est présente en Algérie et quelle est sa mission ?
Hervé Bougault : L’AFD, la plate-forme française d’aide publique au développement, est une institution financière qui a le statut d’une banque. Elle est présente en Algérie depuis près de 50 ans. Nous sommes ici pour participer à la réalisation des objectifs du pays qui s’articulent sur une stratégie de développement durable. L’AFD possède aussi une expertise qu’elle met à la disposition des banques algériennes pour s’impliquer davantage dans l’investissement dans le secteur des énergies renouvelables. Après la Cop21, dont le traité a été ratifié par l’Algérie, nous allons encore être plus présents et visibles. Nous avons 85 agences dans le monde et nous couvrons 110 pays.
Quelles sont les grandes opérations dans lesquelles l’Agence est impliquée en Algérie ?
Elles sont nombreuses. On citera par exemple l’électrification des trains des banlieues, la contribution très importante dans la reconstruction de Boumerdès après le séisme de 2003. Nous avons également participé à beaucoup de cofinancements et à l’accompagnement dans la gestion de l’eau, notamment dans la construction de barrages. Nous soutenons financièrement l’Etat algérien dans la transition énergétique, notamment dans le développement des énergies renouvelables, le solaire, l’éolien. Nous sommes par ailleurs engagés dans la ville durable ou «Smart Cities». Sur cette approche, on parle de la mobilité urbaine et de l’efficacité énergétique dans le bâtiment.
Vous avez pris part à la journée d’étude sur la gestion des déchets. Est-ce à dire que l’AFD est d’ores et déjà engagée dans la stratégie du pays en la matière ?
La gestion des déchets est une question qui nous intéresse. La diversification de l’économie à laquelle entend parvenir l’Algérie est une priorité pour nous. La gestion des déchets constitue un vivier important pour l’économie de traitement des déchets, qui s’inscrit dans la politique du développement durable et de la protection de l’environnement.
Quel est le montant du financement mobilisé en Algérie ces 10 dernières années ?
Durant ces 10 dernières années, nous avons débloqué environ 20 millions d’euros en subventions pour le renforcement de capacités de ministères, organismes publics, voire des organismes privés, sur des sujets tels que la gestion optimale de l’eau, le renforcement des capacités des collectivités locales en matière de gestion financière.