Après un fort rebond en 2021, la croissance de l’économie nationale devrait ralentir en 2022 et revenir à une croissance plus modeste de 3,2%, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, publiées ce mardi 11 janvier 2022.
La Banque mondiale (BM), qui publie ce mardi la dernière édition de son rapport intitulé «Perspectives économiques mondiales», a procédé à une actualisation de ses prévisions de croissance pour l’année 2022.
Pour l’économie marocaine, l’institution multilatérale a légèrement révisé à la baisse (de 0,2 point) sa précédente prévision de croissance du PIB pour l’année 2022 (établie en juin 2021), tablant désormais sur un taux de 3,2%.
Cette prévision est similaire à celle du gouvernement marocain dans la loi de finances 2022, et légèrement supérieure aux projections établies récemment par Bank Al-Maghrib qui tablent sur une croissance du PIB de 2,9% en 2022, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux (contre une récolte exceptionnelle de 103 millions de quintaux l’année dernière).
«Au Maroc, le PIB devrait augmenter de 3,2 % (après +5,3% en 2021) en 2022, en ralentissement par rapport au rebond de l’année précédente, la production agricole revenant à un niveau moyen après les performances extraordinaires du secteur primaire en 2021», indiquent les auteurs du rapport de la BM. A noter que pour 2023, la Banque mondiale projette une croissance de 3,5% pour l’économie marocaine.
Par rapport à ses voisins, l’économie marocaine ferait moins bien que l’Egypte (+5,5% en 2022 après +3,3% en 2021), la Tunisie (+3,5% en 2022, après +2,9% en 2021), mais mieux que l’Algérie (+2% en 2022, après + 4,1% en 2021). Globalement, l’économie de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) devrait enregistrer une croissance de 4,4% en 2022 (après +3,1% en 2021).
Le ralentissement attendu de l’économie marocaine s’inscrit dans un contexte de ralentissement marqué de l’économie mondiale en 2022 et 2023. Les experts de la Banque mondiale estiment en effet qu’après un fort rebond en 2021, «l’économie mondiale entre dans une phase de ralentissement prononcé dans un contexte marqué par la menace de nouveaux variants de la Covid-19 et une montée de l’inflation, de la dette et des inégalités de revenus».
La croissance mondiale devrait ainsi ralentir «sensiblement», pour s’établir à 4,1 % en 2022 et 3,2 % en 2023, contre 5,5 % en 2021, sous l’effet de l’essoufflement du rattrapage de la demande et du retrait des mesures de soutien budgétaire et monétaire à travers le monde, indiquent les auteurs du rapport.
Ils soulignent également que la propagation rapide du variant Omicron «laisse présager que la pandémie continuera probablement de perturber l’activité économique à court terme».
En outre, la décélération notable enregistrée dans les grandes économies (dont les Etats-Unis et la Chine) pèsera sur la demande extérieure dans les économies émergentes et en développement.