La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), une institution financière multilatérale créée par la Chine en 2015, a annoncé, dans un communiqué publié le 20 décembre, que son conseil des gouverneurs a approuvé l’adhésion de cinq nouveaux pays africains et d’un pays européen.
Ces pays sont l’Algérie, le Ghana, la Libye, le Maroc, le Togo et la Serbie.
«En l’espace de trois ans, le nombre de membres de l’AIIB est passé de 57 fondateurs à 93 membres. Cela montre l’engagement de nos membres pour la coopération multilatérale et renforce le rôle d’AIIB dans la communauté financière internationale», a déclaré le vice-président et secrétaire général de l’AIIB, Danny Alexander.
L’AIIB représente une tentative de Pékin et ses alliés de briser la domination occidentale sur la gouvernance des différents bailleurs de fonds multilatéraux déjà existants. Elle compte déjà parmi ses membres, plusieurs pays africains, dont l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Kenya et le Soudan.
Peu après le lancement de cette institution qui se donne pour mission de financer des projets d’infrastructures, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad, les Etats-Unis ont appelé les pays souhaitant rejoindre l’AIIB à patienter jusqu’à ce que cette banque fasse preuve d’un respect des normes de gouvernance et des standards environnementaux et sociaux. Mais cet appel n’a pas été pris en considération par de nombreux pays à travers le monde, dont plusieurs alliés de Washington.
Au sein du Groupe des 7 pays les plus industrialisés, seuls les Etats-Unis et le Japon ont préféré rester en-dehors de l’institution.
Washington soupçonne Pékin de vouloir utiliser l’AIIB pour favoriser ses entreprises et servir ses propres intérêts géopolitiques. La Chine détient en effet, 30 % du capital de l’institution et 26 % des droits de vote, alors que l’Inde, deuxième actionnaire, vient très loin derrière avec 8,4 %.