Après trois années de contraction économique, la croissance du PIB devrait atteindre 55,1 % en 2017, grâce à la forte augmentation de la production pétrolière. Aggravée par le brutal déclin des cours du pétrole, la désastreuse situation sécuritaire, politique et humanitaire du pays a contracté le PIB réel de plus de 50 % en 2014, et celui-ci a continué à se contracter en 2015 et 2016, bien qu’à un rythme plus faible. Avec la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole de limiter la production pétrolière à partir de janvier 2017, le cours du pétrole a légèrement augmenté, fluctuant entre 52 et 60 dollars EU entre août et novembre 2017. Exemptée de cette restriction, la Libye a considérablement accru sa production pétrolière à la fin de 2016 et tout au long de 2017, dynamisant ainsi les prévisions de croissance du PIB pour 2017 et 2018. Les perspectives économiques restent extrêmement incertaines et dépendantes des prix pétroliers et des progrès réalisés pour rétablir la stabilité.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
Le doublement de la production pétrolière, d’environ 400 000 barils/jour en 2016 à 900 000 barils/jour en septembre 2017, a amélioré les performances économiques du pays. Le compte courant devrait afficher un excédent de 1,8 % du PIB en 2017, grâce à une hausse des exportations estimée à 62,5 % et à une remontée à 4 % des importations, qui avaient baissé avec la diminution des réserves de change. Après un pic à 126,6 % du PIB en 2015, le déficit budgétaire devrait retomber à 43 % du PIB en 2017. La suppression de fait des subventions alimentaires a fait flamber l’inflation, qui a atteint 32,8 % en 2017. Vers la fin de 2016 et au début de 2017, le dollar libyen s’est déprécié par rapport au dollar EU sur le marché des changes officiel, mais s’est stabilisé, en juillet 2017, autour du même taux qu’avant la vague de dépréciation de septembre 2016.
Facteurs positifs
La relance prévue des recettes pétrolières offre à l’État des ressources pour affronter les défis à plus long terme. Dans un premier temps, il pourra entamer son plan de relance économique en adoptant une politique budgétaire expansionniste pour améliorer la prestation des services publics et reconstruire les infrastructures endommagées. Ensuite, il pourra lancer des réformes stratégiques pour diversifier les sources de recettes et l’activité économique. Une de ces réformes consistera à encourager l’investissement privé dans les domaines les plus susceptibles de créer des emplois, tels que les infrastructures, l’agriculture, l’accueil hôtelier et les services commerciaux, afin d’endiguer la hausse du chômage (à 20 % en 2016).
Facteurs négatifs
L’augmentation de la production pétrolière a exacerbé la tension entre les factions politiques. Le Gouvernement d’union nationale, soutenu par les Nations Unies, lutte pour obtenir le soutien du Parlement de Tobrouk et limiter le pouvoir des milices armées et des extrémistes. Le conflit permanent a encore détérioré les services publics. L’Organisation mondiale de la santé a identifié de graves pénuries de fournitures médicales et de médecins : près de 1,3 million de personnes n’ont pas accès aux soins de santé de base. La crise humanitaire est exacerbée par le nombre croissant de victimes dans les centres de trafic des migrants, et les personnes déplacées à l’intérieur du pays sont estimées à 400 000. Enfin, les dépenses dans les subventions et les salaires pèsent lourdement sur le budget ; en 2017, les premières représentaient 8,9 % du PIB et les secondes 33,3 %.