Ryad a annoncé lundi 3 juillet 2023 continuer de réduire sa production de pétrole pour le mois d’août 2023. Moscou annonce dans la foulée baisser ses exportations de barils par jour. Les deux annonces visent à stabiliser les prix et soutenir les marchés inquiets jusqu’ici du ralentissement des économies développées.
Les deux géants mondiaux du pétrole continuent de baisser leur offre de barils par jour. L’Arabie saoudite va prolonger d’un mois supplémentaire la baisse de production d’un million de barils par jour (bj) mise en place de manière surprise en mai, et qui devait se terminer à la fin du mois de juillet, a fait savoir l’agence de presse officielle SPA.
Peu après l’annonce de l’Arabie saoudite, le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a annoncé que la Russie diminuerait ses exportations en août. « Dans le cadre des efforts visant à assurer l’équilibre du marché pétrolier, la Russie réduira volontairement son offre de pétrole au mois d’août de 500 000 barils par jour en diminuant d’autant ses exportations vers les marchés mondiaux », a-t-il déclaré.
« La production du royaume pour le mois d’août 2023 sera d’environ 9 millions de barils par jour », a déclaré une source officielle du ministère de l’Energie citée par SPA. L’Arabie qaoudite extrayait 9,96 millions de bj au 30 juin selon des données Eikon. Quant à la Russie, elle produisait 9,11 millions de bj fin mai, et ses exportations passeraient donc à environ 8,6 millions de bj en août. Sa porte-parole a refusé de préciser si la production de pétrole russe diminuerait également dans les mêmes proportions.
Stabiliser les prix
Ces deux membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole en version étendue (Opep+) poursuivent leur stratégie de baisse de la production. Ce plan vise à stabiliser les prix et ainsi répondre à la forte volatilité des marchés, avec la difficile reprise économique de la Chine et les conséquences de la guerre en Ukraine qui continuent de se faire sentir. Pour l’Arabie saoudite, cette réduction volontaire avait été décidée début juin. Elle se poursuivra en août et « peut être prolongée » selon l’agence de presse officielle du royaume. Selon les analystes, Ryad a besoin d’un prix de 80 dollars le baril pour équilibrer son budget, ce qui est bien supérieur aux moyennes récentes.
Ces coupes auront lieu en pleine « driving season », période durant laquelle la demande de pétrole aux Etats-Unis progresse de manière importante. Les marchés du pétrole, inquiets jusqu’à présent des conséquences du ralentissement des économies développées sur la demande, ont rebondi avec les annonces. A 10h10 GMT, le Brent gagnait 1,37% à 76,46 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s’octroyait 1,46%, à 71,65 dollars.