Le gouverneur de la banque centrale libanaise, Riad Salamé, a déclaré soutenir la proposition d’Emmanuel Macron de dépêcher à Beyrouth des experts de la Banque de France pour auditer la Banque du Liban, rapporte mardi le site d’information Arab News.
Le président français avait fait cette proposition lors de sa visite éclair au Liban au début du mois après l’explosion au port de Beyrouth, disant vouloir ainsi favoriser les progrès dans les discussions entre les autorités libanaises et le Fonds monétaire international (FMI).
“Nous l’accueillons favorablement”, a assuré Riad Salamé à Arab News, un site détenu par des capitaux saoudiens. “La décision relève de la Banque de France, mais nous sommes prêts à accueillir ces experts quand ils le souhaitent.”
Le gouverneur de la Banque du Liban a également déclaré que la banque centrale ne pouvait pas puiser dans ses réserves obligatoires pour financer les importations au-delà d’un certain seuil.
Reuters a appris la semaine dernière de source officielle que la Banque du Liban ne pourrait financer les subventions sur les prix des carburants, du blé et des médicaments que pendant trois mois, faute de réserves de change suffisantes.
En juillet, d’autres sources avaient estimé ces réserves à 18 milliards de dollars.
La catastrophe du 4 août au port de Beyrouth, qui a fait au moins 180 morts et détruit une partie de la capitale, a accentué la crise financière qui a éclaté l’an dernier et a fait chuter la valeur de la livre libanaise, renchérissant des importations dont l’économie est très dépendante.
Le taux de change officiel de 1.507,5 livres pour un dollar américaine reste toutefois en vigueur afin d’empêcher une envolée des prix des produits de première nécessité. Les banques commerciales ont parallèlement gelé les avoirs en dollars de leurs clients et empêchent depuis fin 2019 les transferts à l’étranger pour éviter une fuite des capitaux.
“La BDL fait de son mieux, mais elle ne peut pas utiliser les réserves obligatoires des banques pour financer le commerce”, a dit Riad Salamé à Arab News. Une fois que nous atteignons le seuil de ces réserves, nous sommes obligés de ne plus financer. Mais nous sommes en passe de créer d’autres moyens de financement.”