D’après le Centre de recherche et d’études sociales de la Tunisie, pas moins de 17,2 % de la population tunisienne est dépourvue de toute couverture sociale contre la maladie.
En effet, cette population dépourvue de couverture sociale contre la maladie se compose des assujettis non déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) (8,9% de la population), des chômeurs (5,6% de la population, soit 632 500 chômeurs), des catégories relevant des familles pauvres ne bénéficiant pas de l’assistance médicale et des travailleurs du secteur informel.
L’état des lieux du secteur de couverture de santé montre que 58 % de l’ensemble de la population tunisienne bénéficient de la couverture de l’assurance maladie, 7,3 % de l’assistance médicale gratuite (dite AMG1) et 17,5% de l’assistance médicale à tarif réduit (dite AMG2).
De plus, les résultats de la même étude prouvent que les dépenses publiques en matière de l’AMG1 s’élèvent à 276 millions de dinars tunisiens (92 millions de dollars américains) et 242 millions de dinars (80,8 millions de dollars) en matière de l’AMG2.
D’après l’étude, certains experts spécialisés dans ce secteur pensent que l’instauration d’un régime de « couverture universelle » de maladie en Tunisie doit être fondé sur les principes de l’universalité, de la gratuité, de l’équité, de la solidarité nationale, de la prise en charge effective des soins nécessaires ainsi que de la mise à niveau des structures de la santé publique.
Spécialiste en assurance maladie, Mohamed Hafnaoui, « la garantie d’accès aux soins universel doit toucher en premier lieu les personnes non assujetties à un régime d’assurance maladie obligatoire et qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face aux dépenses inhérentes aux prestations médicales ».
Selon lui, le futur régime devant être mis en vigueur à partir de 2020 nécessite un financement de l’ordre de 0,9 % du PIB pour un premier scénario proposé qui regroupe deux catégories de populations selon leurs revenus. Quant au second scénario, il fixe le financement à 1,31 % du PIB d’autant plus que ce scénario regroupe les bénéficiaires de l’AMG1, de l’AMG2, les chômeurs et les autres catégories de personnes.