Le gouvernement fédéral allemand a approuvé mercredi un projet de budget pour 2022 prévoyant près de 100 milliards d’euros de nouveaux emprunts pour financer plus de mesures de soutien en lien avec la pandémie de COVID-19, ce qui portera l’endettement du pays à 470 milliards d’euros depuis le début de la crise
Le cabinet de la chancelière Angela Merkel envisageait auparavant de contracter une dette supplémentaire de 81,5 milliards d’euros dans la prévision de budget 2022.
Pour financer les mesures de soutien face à l’impact de la pandémie de COVID-19, l’Etat fédéral a levé 130 milliards d’euros en 2020 et prévoit de lever plus de 240 milliards d’euros en 2021.
Le dérapage des déficits provoqué par la crise sanitaire a conduit le Parlement à suspendre pour 2020 et 2021 la règle dite du « frein à la dette » inscrite dans la loi fondamentale allemande qui plafonne les nouveaux emprunts à 0,35% du produit intérieur brut (PIB).
Cette clause d’urgence devra une nouvelle fois être utilisée pour permettre un emprunt de 99,7 milliards d’euros en 2022.
« Nous avons protégé la santé de nombreux citoyens, soutenu des entreprises, assuré des millions d’emplois et empêché l’Allemagne d’entrer dans une spirale descendante », a déclaré le ministre des Finances, Olaf Scholz, ajoutant que des dépenses supplémentaires devraient aider le pays à sortir plus fort de la crise.
En 2022, Le gouvernement fédéral prévoit 51,8 milliards d’euros d’investissements publics, en légère baisse par rapport aux 59,3 milliards d’euros de cette année.
Les projets budgétaires à moyen terme du ministre des Finances prévoient un retour à l’orthodoxie budgétaire et une limitation des dépenses déficitaires à partir de 2023, ce qui impliquerait un nouvel endettement net de seulement 5,4 milliards d’euros en 2023 et 12 milliards en 2024.
Le prochain gouvernement, qui prendra le pouvoir après les élections du 26 septembre, aura le dernier mot sur les budgets à moyen terme et les programmes d’emprunt.
L’augmentation des dépenses signifie que le ratio de la dette publique par rapport au PIB augmentera de 60% en 2019 à 74,5% cette année, ce qui reste le plus faible des pays du G7.