L’économie allemande risque de subir une sévère récession en cas d’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes dans le cadre des sanctions liées à l’offensive de Moscou contre l’Ukraine, a averti lundi un important lobby bancaire allemand.
Première économie d’Europe, l’Allemagne est particulièrement dépendante des hydrocarbures en provenance de Russie et ses banques se sont fait l’écho des préoccupations exprimées ces derniers jours par de grands noms de l’industrie sur une éventuelle perturbation de l’approvisionnement énergétique si des sanctions occidentales devaient porter sur le gaz ou le pétrole russe.
Le président du directoire de Deutsche Bank, Christian Sewing, a déclaré, en sa qualité de président de la fédération bancaire allemande BDB, que les banques s’attendaient à un net ralentissement de la croissance économique cette année, autour de 2%, en raison de la guerre en Ukraine.
« La situation serait encore pire si les importations ou les livraisons de pétrole et de gaz naturel russes devaient être interrompues. Une récession importante en Allemagne serait alors pratiquement inévitable », a-t-il déclaré à la presse.
« La question des mesures d’aide publique aux entreprises et aux secteurs deviendrait alors encore plus urgente », a-t-il ajouté.
La ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a déclaré dimanche que l’Union européenne devait débattre d’une interdiction de l’importation de gaz russe après les accusations ukrainiennes et européennes d’atrocités de l’armée russe près de Kyiv.
Christian Sewing a une nouvelle fois appelé la Banque centrale européenne (BCE) à intervenir pour lutter contre l’inflation.
Selon lui, la BCE devrait mettre fin bientôt à ses achats nets d’actifs et envoyer un signal « nécessaire de toute urgence » sur ses taux d’intérêt.