La Banque de France (BdF) a annoncé des pertes historiques pour l’année 2024, s’élevant à 17,9 milliards d’euros avant impôt. Cette situation, sans précédent, est principalement due à l’évolution des taux d’intérêt et à son impact sur les revenus de politique monétaire.
Détail des pertes et mécanismes de couverture
Pour faire face à ces pertes, la BdF a mobilisé une partie de ses réserves. Plus précisément, 10,1 milliards d’euros seront couverts par le fonds pour risques généraux. La perte nette restante, soit 7,7 milliards d’euros, sera reportée et compensée par les bénéfices futurs de l’institution, comme indiqué dans son rapport annuel d’activité.
Évolution des pertes et perspectives d’avenir
Ces pertes marquent une augmentation significative par rapport à l’année précédente, où elles s’élevaient à 12,4 milliards d’euros. Cependant, la Banque de France anticipe une inversion progressive de cette tendance. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la BdF, a souligné que les projections actuelles indiquent des pertes supplémentaires limitées pour les années à venir, avec un retour aux bénéfices envisagé dans un délai raisonnable.
Solidité de la situation financière de la BdF
Malgré ces pertes, la situation financière globale de la Banque de France demeure solide, avec des capitaux nets et des plus-values latentes sur actifs atteignant 202,7 milliards d’euros. Cette solidité écarte la nécessité d’une recapitalisation par l’État actionnaire.
Impact de la politique monétaire et perspectives
Le relèvement des taux directeurs depuis l’été 2022 a engendré une diminution des revenus de politique monétaire. Les banques centrales, y compris la BdF, doivent rémunérer les excédents de liquidités à des taux plus élevés, ce qui n’est pas compensé par le rendement des actifs acquis pendant la période de taux bas.
L’assouplissement monétaire initié par la Banque centrale européenne (BCE) et l’arrivée à maturité des actifs acquis à taux bas devraient contribuer à réduire cette asymétrie à terme.
Comparaison avec la BCE
La Banque centrale européenne a également enregistré des pertes records en 2024, avec un montant de 7,94 milliards d’euros. La BCE a également prévenu que d’autres pertes pourraient survenir dans les prochaines années en raison de ses programmes de politique monétaire non conventionnels.