L’endettement forcé des entreprises sera l’une des conséquences de la crise du coronavirus et pourrait, s’il se prolonge, agir comme un frein à la reprise de l’économie, dit-on chez BNP Paribas.
La chute vertigineuse de leur chiffre d’affaires en raison de la fermeture de large pans de l’activité afin de lutter contre la propagation de la pandémie a contraint de nombreuses entreprises à réduire leurs coûts, à puiser dans leurs réserves et à tirer sur leurs lignes de crédit, explique William de Vijlder, chef économiste de la banque française, dans une note publiée lundi.
Les pertes cumulées subies par les entreprises européennes pourraient excéder 720 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année, voire dépasser 1.200 milliards d’euros en cas de scénario défavorable, selon des chiffres de la Commission européenne cités dans la note, ce qui obligera une partie d’entre elles à se recapitaliser et à emprunter.
Or “d’après la recherche économique, les sociétés les plus endettées réduisent davantage leurs investissements que les autres, ce qui limite l’efficacité de l’assouplissement monétaire”, écrit l’économiste de BNP Paribas.
“Ces entreprises lourdement endettées vont subir une perte durable de compétitivité vis-à-vis de leurs concurrentes mieux capitalisées”, ajoute-t-il.
Une solution pourrait venir de la mise en place de politiques économiques qui contribueraient à réduire le surendettement des entreprises et stimuleraient la croissance, ajoute-t-il.
“En d’autres termes, une politique économique visant à recapitaliser les entreprises devrait avoir des effets favorables durables sur la croissance, dès lors qu’elle réduit le risque de défaut à court terme, mais aussi, en particulier, qu’elle leur donne une bouffée d’oxygène leur permettant d’investir”, écrit William de Vijlder.