Wall Street est attendue dans le rouge et les Bourses européennes reculent à mi-séance vendredi, les incertitudes liées au sort du géant immobilier chinois Evergrande freinant une nouvelle fois l’appétit pour le risque au lendemain d’une séance faste.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 0,23% pour le Dow Jones, de 0,34% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,46% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 0,89% à 6.642,48 points vers 10h50 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,24% et à Francfort, le Dax abandonne 0,68%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,84%, le FTSEurofirst 300 de 0,8% et le Stoxx 600 de 0,81%.
Tous restent cependant en hausse sur l’ensemble de la semaine, grâce entre autres à l’accueil favorable réservé aux marchés aux dernières annonces des grandes banques centrales, Réserve fédérale américaine en tête.
Si l’évolution du dossier Evergrande a aussi contribué à rassurer les investisseurs ces derniers jours, elle est de nouveau jugée préoccupante ce vendredi: certains des détenteurs d’obligations offshore du groupe n’avaient pas reçu le paiement des intérêts d’un emprunt obligataire à la date limite de jeudi selon deux sources proches du dossier et à la Bourse de Hong Kong, l’action Evergrande a rechuté de 11,61%.
« Evergrande a lui seul ne déclencherait probablement pas une crise financière », explique Jennifer Hames, gérante et analyste de Janus Henderson, mais « la manière dont la Chine pilote le dossier Evergrande et d’autres peut avoir des conséquences: en cas de mauvaise gestion, la perte de confiance pourrait se traduire par des effets de contagion à d’autres marchés financiers ».
De son côté, J.P. Morgan a abaissé sa recommandation sur les marchés émergents à « sous-pondérer » en arguant des risques liés au ralentissement de la croissance et aux difficultés de l’immobilier en Chine.
En Europe, le seul indicateur du jour, l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, en baisse en septembre, a par ailleurs confirmé l’impact sur la confiance des entreprises des perturbations subies par les chaînes d’approvisionnement.
VALEURS EN EUROPE
La plupart des secteurs de la cote européenne reculent à mi-séance, les baisses les plus marquées étant pour les services financiers (-1,40%) et les hautes technologies (-1,40%)
Le compartiment de la distribution (-1,38%) est pénalisé entre autres par l’avertissement lancé par l’américain Nike sur le risque de pénuries pendant la période clé des fêtes de fin d’année: JD Sports cède 1,77% et Zalando 2% tandis qu’Adidas et Puma perdent respectivement 2,75% et 1,86%.
A Paris, les groupes de luxe LVMH (-1,93%) et Kering (-2,48%) souffrent une nouvelle fois de leur exposition au marché chinois.
Dans ce contexte peu favorable, Antin Infrastructures Partners réussit son entrée en Bourse: l’action du spécialiste de l’investissement dans les infrastructures s’échange à 30,42 euros, soit 26,75% au-dessus de son prix d’introduction.
TAUX
Les rendements obligataires restent soutenus après les discours globalement favorables à un resserrement progressif des politiques monétaires tenus ces derniers jours par les banques centrales: celui des bons du Trésor américain à dix ans, à 1,408%, conserve l’essentiel de ses gains spectaculaires de jeudi (+13 points de base sur la séance) et sur le marché européen, son équivalent allemand, à -0,24%, prend près de deux points de base et évolue au plus haut depuis deux mois et demi.
Les marchés de taux surveilleront à 14h00 GMT l’intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, lors d’un débat organisé par cette dernière.
CHANGES
Malgré le regain d’aversion au risque perceptible sur les marchés actions, le dollar reste orienté à la baisse face aux autres grandes devises: l’indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence (-0,29%) reste proche du plus bas d’une semaine touché jeudi.
L’euro se traite sans grand changement autour de 1,1735 dollar tandis que la livre sterling cède une petite partie du terrain gagné jeudi après les annonces de la Banque d’Angleterre.
Le bitcoin (-6,21%) souffre par ailleurs de l’annonce par la banque centrale chinoise d’un durcissement de la réglementation des cryptomonnaies qui interdit aux plates-formes spécialisées étrangères de fournir des services en ligne en Chine continentale.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est hésitant mais il reste proche de ses récents plus hauts de deux mois et se dirige vers une troisième performance hebdomadaire positive d’affilée, grâce aux tensions persistantes sur l’offre aux Etats-Unis, soulignés par la diminution des stocks.
Le Brent gagne 0,17% à 77,38 dollars le baril, au plus haut depuis le 6 juillet tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est pratiquement stable à 73,29 dollars.