Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi et Wall Street creusait ses pertes en fin de matinée à New York, le rebond du début de semaine ayant tourné court avec le retour des préoccupations liées à la hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis et au risque de récession en Europe.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,9% (54,23 points) à 5.985,46 points. À Londres, le FTSE 100 a reculé de 0,49% et à Francfort, le Dax a abandonné 1,21%.
L’indice EuroStoxx 50 a fini sur un repli de 1,05%, le FTSEurofirst 300 de 0,92% et le Stoxx 600 de 1,02%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,92%, le Standard & Poor’s 500 1,23% et le Nasdaq Composite 1,74%.
En baisse dès l’ouverture après deux séances de hausse marquée, les actions américaines ont amplifié leur repli après la publication de l’indice ISM des services aux Etats-Unis, qui a dépassé le consensus en septembre, suggérant que l’économie américaine continue de résister à la remontée des taux d’intérêt.
L’enquête ADP sur l’emploi avait auparavant montré que le secteur privé continuait de créer des postes à un rythme soutenu.
Ces indicateurs alimentent les craintes de voir la Réserve fédérale maintenir le rythme des hausses de taux lors de ses prochaines réunions alors que l’espoir d’un ralentissement du resserrement avait favorisé le rebond des actions lundi et mardi.
Le retournement de tendance s’explique aussi par l’annonce du relèvement d’un demi-point du taux directeur néo-zélandais et les déclarations d’un responsable de la Banque nationale suisse (BNS) soulignant que celle-ci est prête à poursuivre la hausse des taux pour lutter contre l’inflation.
En Europe, le sentiment de marché a aussi souffert de la confirmation par les indices PMI des services de l’imminence d’une récession et de la persistance des tensions inflationnistes.
Sur ce dernier point, l’accord conclu lors de la réunion de l’Opep+ sur une réduction de deux millions de barils par jour (bpj) de sa production de pétrole afin de soutenir le prix du baril n’a évidemment rien arrangé.
TAUX
Ce contexte favorise une remontée rapide des rendements obligataires des deux côtés de l’Atlantique: en Europe, celui du Bund allemand à dix ans prenait plus de 12 points de base en fin de séance à 2,039% et aux Etats-Unis, celui des Treasuries de même maturité affichait un rebond de 16 points à 3,779%.
« Au moment où les banques centrales répètent l’importance de leur dépendance aux données, on a l’impression que l’inflation réelle reste décisive et avec des niveaux de 10%, on a peine à croire que les emprunts d’Etat européens vont poursuivre leur hausse dans les jours à venir », expliquent les analystes d’UniCredit.
La hausse est encore plus forte pour le dix ans italien, qui a bondi de plus de 25 points à 4,459% après l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’une diminution de ses avoirs en dette italienne ces deux derniers mois, signe que l’institution s’abstient pour l’instant d’intervenir sur le marché.
CHANGES
Le dollar profite à plein de la remontée des rendements des Treasuries: l’indice qui mesure ses fluctuations par rapport à un panier de référence regagne 1,27% et l’euro retombe à 0,9869 (-1,14%).
La baisse face au billet vert atteint 1,66% pour la livre sterling après le discours de la Première ministre britannique, Liz Truss, au congrès du Parti conservateur, dans lequel elle s’est pourtant efforcée de rassurer sur sa capacité à sortir le Royaume-Uni de la « tempête ».
VALEURS
Tous les grands secteurs de la cote européenne ont fini la séance dans le rouge, les baisses les plus marquées touchant les compartiments de l’immobilier (-4,17%), de l’automobile (-2,75%), et de la distribution (-3,19%).
Ce dernier a été pénalisé notamment par le recul de 4,14% du britannique Tesco, qui a resserré à la baisse sa fourchette de prévision de bénéfice annuel.
À Paris, l’exploitant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield a chuté de 6,87%, Michelin de 5,89%, Carrefour de 3,13%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier a amplifié sa progression après l’annonce de la baisse de la production de l’Opep+ et celle d’une diminution des stocks de brut et de carburants la semaine dernière aux Etats-Unis.
Le Brent gagne 2,19% à 93,81 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,07% à 88,31 dollars.